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Coeur de Noir

Beaufort London

Flacon de Coeur de Noir - Beaufort London
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Rat de bibliothèque

par Clara Muller, le 25 janvier 2016

Je ne savais rien de Coeur de Noir lorsque je l’ai senti pour la première fois. J’ai fermé les yeux et j’ai revu le salon de mon grand-oncle, sombre et poussiéreux, imprégné de l’odeur de tabac à pipe. Puis je me suis retrouvée le nez enfoui dans les pages jaunies d’un livre de la vieille bibliothèque de ma grand-mère. Je ne connais personne qui ne se laisse pas enivrer par les odeurs de vieux livres. J’ai récemment acheté chez un bouquiniste une seconde édition de Madame Bovary, non en raison d’un amour inconditionnel pour Flaubert, mais parce que l’exemplaire sentait délicieusement bon le papier, la colle et le cuir. Mais de là à vouloir sentir moi-même le vieux papier...

Dans Coeur de Noir c’est d’abord l’odeur acidulée et montante de l’encre qui domine. La marque mentionne le gingembre mais je discerne plutôt dans cette « encre » la cardamome avec un soupçon de lavande et d’élémi. Elle rappelle aussi, d’une certaine manière, l’odeur de la colle en gel, celle avec laquelle les collégiens font des boulettes entre leurs doigts. Dénuée de toute facette aldéhydée ou terpénique, cette note d’encre, bien qu’assez fusante, reste pourtant nettement moins stridente que celle du génial M/Mink.

Quand le nez parvient à percer cette odeur première pour arriver à ce qu’il y a derrière, frappe l’évidence d’une odeur de vieux papier, à la fois moisie, fumée, boisée et vanillée. Les pages de Coeur de Noir sont poussiéreuses, très poussiéreuses. Leur odeur râpeuse évoque un peu, sans être coumarinée pour autant, le tas de foin souillé et oublié depuis des années au fond d’une grange inutilisée. Surviennent aussi les relents aigrelets d’un vieux morceau de cuir plus usé que patiné et, au lieu d’un beau cèdre qui aurait pu donner une signature au parfum, une bonne dose de « bois qui piquent » enroulés dans pointe de fumée évoquant le fond de cendrier froid.

Finalement c’est surtout la facette vanillée qui va durer et durer sur la peau, dans la même tonalité poussiéreuse que le reste du parfum, comme si on avait oublié un vieux sachet de vanilline ouvert dans un coin où il se serait couvert de poussière.

— 
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Antoinou168

par Antoinou168, le 27 janvier 2016 à 17:18

Magnifique description Clara, je vais sans doutes rajouter ce parfum à ma collection

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Doblis

par Doblis, le 25 janvier 2016 à 22:12

Clara Muller, merci pour cette délicieuse description qui me donne irrésistiblement envie de découvrir ce parfum.
Et un grand merci pour le souvenir de la petite boulette de colle.

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