Cuir d’ange

Du tulle couleur dragée...

C’est affreux à ce point ?

Un article plein d’émotion et de poésie, à l’image du parfum. Et pour avoir découvert ce Cuir d’Ange en ta présence Doudou, je dois dire que ton ressenti me touche peut-être plus encore que le parfum lui même.
C’est aussi que pour parler du parfum, j’ai du mal à trouver les mots. Pyramide de notes et autres analyses n’ont que peu d’intérêt ici. Il me fait le même effet que Narcisse Bleu, tout aussi indescriptible, que j’avais qualifié d’évidence poétique. Mais si Narcisse bleu avait les pieds bien sur terre, puisant son abstraite poésie dans le concret de la nature et de la végétation, cet ange là parait plus thaumaturgique.
Nous voilà face à une sorte de création céleste, un être immatériel qui semble tout droit tombé des cieux. Indéfinissable, inexprimable. On hésite entre la pureté immaculée, parfaite, et la richesse éclatante, éblouissante. La première rencontre ressemble à une évidence tant il respire l’humilité et la simplicité. C’est une figure familière et rassurante qui parait ici sublimée. Puis, se révélant peu à peu par une sorte de transcendance apothéotique, il dévoile une multitude de traits et de visages. Une forme mouvante, insaisissable, qui semble parfois nous échapper pour réapparaitre plus loin. Mieux, il est l’Universel : pour chaque regard qui se posera sur lui, chaque nez attentif, chaque peau qu’il touchera, cet ange a le don de prendre une apparence différente et très personnelle.
On est assurément dans le surnaturel mais pas nécessairement le sacré. Un être céleste n’est pas obligatoirement un ange.

Merci pour ce très bel article, qui fut un plaisir à lire !
Possédant Poivre Samarcande et Ambre Narguilé, j’ai une grande admiration pour les parfums Hermès ainsi qu’une affection toute particulière pour l’œuvre de J.C. Ellena.
Hâte de filer à la boutique Hermès la plus proche afin de laisser ce nouveau "grand cru" cuiré vienne chatouiller mes narines !

Merci, Doudou, pour cette si belle évocation. Si des ailes vous portent, ce sont celles d’un ange... A la lecture de ce texte imagé (éloge autant qu’une analyse critique), on songe à mille et un poèmes célébrant les anges : de Vigny à Baudelaire, d’Odilon-Jean Périer à Norge, que d’anges célébrés ! Le vôtre figure en bonne place dans cette anthologie imaginaire. Eloa, Réversibilité, Le Passage des Anges, Eux les Anges... , nous voici bien accompagnés ! Avant de me rendre à Bruxelles pour enfin sentir l’objet tant désiré, je me permettrai de citer Vigny :
" Son beau front est serein et pur comme un beau lis,
Et d’un voile d’azur il soulève les plis ;
Ses cheveux, partagés comme des gerbes blondes,
Dans les vapeurs de l’air perdent leurs molles ondes,
Comme on voit la comète errante dans les cieux
Fondre au sein de la nuit ses rayons gracieux ;
Une rose aux lueurs de l’aube matinale
N’a pas de son teint frais la rougeur virginale ;
Et la lune, des bois éclairant l’épaisseur,
D’un de ses doux regards n’atteint pas la douceur.
Ses ailes sont d’argent ; sous une pâle robe,
Son pied blanc tour à tour se montre et se dérobe,
Et son sein agité, mais à peine aperçu,
Soulève les contours du céleste tissu.
C’est une femme aussi, c’est une Ange charmante... "

Woow quel encensement !
Aux vues des dernières critiques, pas toujours positives, des nouveautés de cette rentrée, j’ai hâte de découvrir Cuir d’Ange. Serait-ce enfin le retour du cuir dans la parfumerie ?

Beau texte, qui donne envie de sentir l’œuvre. En tout cas, "cuir d’ange" est, sémantiquement, une antithèse, un oxymore. Ce qui semble d’ores et déjà donner une dimension au parfum. Merci pour ces lignes.

Très belle critique, beau text poétique et touchant. Bravo Doudou ! J’adore cette description !!! Ca correspond tellement à ce parfum unique et magique, pas comme les autres.