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Experimentum crucis

État libre d’Orange

Flacon de Experimentum crucis - État libre d'Orange
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Rose sous gravitation

par Margaux Le Paih Guérin, le 22 août 2019

Quentin Bisch récidive chez État libre d’Orange, avec une belle interprétation de la rose, à mi-chemin entre néo-chypre fleuri et fleur animale vintage.

Au fil des années et ce depuis sa création en 2006 par Étienne de Swardt, la maison aime se faire remarquer. En prenant des partis pris osés et provocateurs, son créateur cherche à déranger, à titiller la parfumerie traditionnelle. Dernier électron libre en date : Experimentum Crucis, au slogan excentrique : « Un sillage puissant comme la gravité, léger comme la lumière. Newton, pardonne-nous ! ».

Derrière ce nom, une notion scientifique qui se rattache à la suprématie d’une théorie sur toutes les autres déjà existantes. On imagine qu’après des lancements osés, devenus symboles, tels que Sécrétions Magnifiques ou Putain des Palaces, Experimentum Crucis cherche à imiter ses aînés. Malgré un message moins séditieux, il interpelle et intrigue.

La première inspiration nous plonge presque directement au coeur du parfum. La tête, construite autour d’une note litchi, ne semble être là que pour introduire la rose au centre de notre attention. Gravitant autour d’elle, des notes prononcées de cumin relèvent la fleur. Elles lui apportent du caractère, du piquant, mais surtout une facette qui peut évoquer de près ou de loin celle de la transpiration. Afin de brouiller les pistes, un jeu entre molécules transparentes, vertes et métalliques nous emmène progressivement vers un accord boisé cuiré, agrémenté d’animalité. Toujours imposante et majestueuse, la rose se laisse porter par de l’Akigalawood (molécule à la note boisée issue du patchouli, développée par Givaudan), créant un schéma chypré. Avec ambivalence, le miel vient épouser la rose, tandis que les muscs parsèment d’une aura plus douce le parfum.

Après quelques heures, persiste un beau sillage chypré aux accents de rose et de cuir, toujours avec ce côté animal et sensuel. Les adeptes de la marque le savent : un parfum dénué de suggestion charnelle ne peut pas être un parfum d’État libre d’Orange.

La parfumerie compte désormais une nouvelle rose à son actif, mais heureusement pour nous, État libre d’Orange parvient à sortir des sentiers battus grâce à cette belle interprétation de la fleur emblématique, à mi-chemin entre néo-chypre fleuri et rose animale vintage.

— 
Eau de parfum, 200 euros /100ml.

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Aberystwyth

par Aberystwyth, le 3 octobre 2020 à 23:47

Cet article m’a fait l’effet de montagnes russes !

"Note litchi, qui introduit la rose." (Oh non, c’est parti pour un copié-collé de La Vie Est Belle, si ELO le fait, la niche est morte...)

"Des notes prononcées de cumin."

(Ah, je retire ce que je viens de dire...)

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Duolog

par Duolog, le 22 août 2019 à 15:55

J’ai eu l’occasion de le porter une journée, c’était sympa mais je n’ai été décoiffé. J’ai été assez impressionné par la manière dont il évoluait sur ma peau, car il est tout sauf linéaire : après l’ouverture fraîche et fruitée, l’ensemble s’est réchauffé pour faire ressortir une facette épicée-cumin, poudrée, puis finalement c’est l’aspect d’une rose plus métallique qui s’est imposé, sur un patchouli-pomme linéaire et un cuir "tout en surface" - je veux dire par là qu’il n’a pas la profondeur des parfums "d’antant" mais joue sur une sorte d’horizontalité changeante...
J’ai aimé le tourbillon de notes (même si certaines, d’aspect plus synthétique que d’autres, ne m’ont pas séduit) mais je me suis aussi dit "je patauge en eaux trop peu profondes". Je n’ai pas perçu la force, la personnalité de cette composition. A réessayer sans doute.

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par Frédéric, le 28 août 2019 à 14:09

C’est très juste je trouve votre description. Un beau parfum qui a cette étrange particularité de ne rien laisser deviner de ce qu’il va devenir. Comme des scénettes qui se suivent mais où il manque parfois la profondeur....j’ai trop souvent eu l’impression de sentir les notes individuellement et de toujours rester en surface.
Je n’ai pas non plus eu l’effet de grande puissance...c’est toujours resté un parfum discret.

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par Duolog, le 29 août 2019 à 13:54

Merci, cette image de scénettes me paraît tout à fait appropriée ! C’est un jeu, peut-être un peu trop léger. Le sillage n’était pas dément mais j’ai le souvenir d’une bonne tenue.

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par Iridescente, le 7 septembre 2019 à 14:50

Je l’essaie enfin – ma première impression, durable, est celle de La Fille de Berlin après l’amour. Autant je ne suis pas toujours impressionnée par les rodomontades polissonnes de la marque dont les titres crâneurs ne sont pas systématiquement suivis d’effets, autant j’ai été agréablement surprise. C’est pour moi une version plus chaude et mature de L’Eau de Protection, à laquelle j’ai toujours préférée Rose Poivrée de The Different Company, très belle rose humide de sueur, et dont je retrouve ici le cumin.

En ce qui me concerne, malheureusement, passée les premiers moments et le plaisir de mordre dans ces fruits à peine sucrés de miel, plus grand-chose, comme de coutume avec État Libre d’Orange et moi. Elle aura vécu ce que vivent les roses, etc. Il est vrai que je n’aime guère les notes métalliques et que je préfère mes roses sombrement épanouies, d’un rouge profond, sans rechercher fraîcheur ni, très franchement, délicatesse ; mais il n’y a pas que ça. Je trouve les ELdO toujours trop discrets !

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par Garance, le 7 septembre 2019 à 15:45

Iridescente : Chez Elo, il y a un parfum que j’aime beaucoup et qui tient très bien : Bijou romantique. Un oriental poudré vraiment opulent, qui a un côté "grand classique". Je m’en suis toutefois lassée, car je trouvais qu’il avait un aspect un peu monolithique, peu évolutif (ce qui en soi n’est d’ailleurs pas un défaut).

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par Iridescente, le 7 septembre 2019 à 16:10

Je l’aime bien ! Mais il a quelque chose qui me dérange, comme tous les Elo, et c’est moins son aspect monolithique (très vrai, que ce n’est pas nécessairement un mal – on peut porter un parfum aussi pour le simple plaisir d’une odeur caractéristique) que cette impression d’inachevé qu’ils me laissent finalement tous. Au point que je me dis qu’il me manque quelques notes ?

Mais Bijou Romantique me rappelle trop Shalimar, et du coup je cherche l’encens, que je révère, et reste un peu sur ma faim. D’un autre côté, il y a des aromates là-dedans qui me séduisent (je m’en suis recommandé un échantillon, étant en quête d’une belle vanille pour l’anniversaire de ma mère) et vous savez quoi ? En le sentant de nouveau, je pense soudain à une version très adoucie d’Ambre Lumière, sans aucun doute la sauge sclarée.

J’ai toujours hésité à me l’offrir, puis reculé devant son prix, parce que je me connais et sais que je me lasse bien vite des vanilles. Et puis, sa tenue sur moi est vraiment médiocre. Encore une fois, ce n’est pas la faute du parfumeur ! ma peau de serpent fait un sort à tout, et spécialement à la vanille. Le benjoin devrait ressortir d’autant mieux mais les Elo manquent de... quelqu’un tantôt parlait de profondeur, je suis assez d’accord. Manque de corps, de quelque chose de solide, d’organique.

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Farnesiano

Farnesiano

a porté Experimentum crucis le 10 août 2020

Le parfum, à l’instar du rêve, n’est rien d’autre que l’imagination de la mémoire, ici mise en flacon.
Sa note :
Farnesiano

Farnesiano

a porté Experimentum crucis le 16 juin 2020

Le parfum, à l’instar du rêve, n’est rien d’autre que l’imagination de la mémoire, ici mise en flacon.
Sa note :
Farnesiano

Farnesiano

a porté Experimentum crucis le 16 décembre 2019

Le parfum, à l’instar du rêve, n’est rien d’autre que l’imagination de la mémoire, ici mise en flacon.
Sa note :

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