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L’Eau de Jatamansi

L’Artisan parfumeur

Flacon de L'Eau de Jatamansi - L'Artisan parfumeur
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Parfum bio-bio

par Jeanne Doré, le 17 septembre 2007

L’Artisan Parfumeur innove et surfe sur la tendance actuelle en lançant le premier parfum « 100% naturel, certifié bio » en grande distribution. Les parfums bio, ce n’est pas nouveau, on en trouve dans tous les magasins spécialisés, ils sentent en général un mélange aléatoire de géranium, de cannelle, de lavande ou de rose, avec des aspects plus ou moins marqués d’arnica, de pot-pourri, ou de tisane.
Il faut savoir qu’il est très difficile pour un parfumeur de créer un parfum qui ne contienne que des ingrédients naturels, car ils sont très puissants, chers, et les synthétiques sont nécessaires et complémentaires des premiers, afin d’apporter de la structure, de la personnalité et surtout de la tenue au parfum. Créer un parfum bio est un casse-tête autrement plus ardu, étant donné le choix extrêmement restreint de matières premières de parfumerie issues de l’agriculture biologique à disposition des parfumeurs.
L’Eau de Jatamansi démarre par un fugace accord hespéridé (orange, citron, bergamote) dont l’amertume m’évoque l’odeur des apéritifs comme la Suze, sûrement aussi à cause de la présence de notes herbales anisées et épicées (sauge et cardamome). Il évolue sur des notes plus florales, rose, ylang-ylang, géranium, qui donnent cette petite touche “arnica” un peu médicinale, typique des parfums du même genre. Des notes boisées, résineuses, plus chaudes, plus masculines aussi, comme l’encens, le vétiver, le patchouli apparaissent progressivement, pour donner de la profondeur et du caractère au parfum, avec un petit côté fougère ambrée, traditionnel et classique.
Le résultat est bien sûr très naturel, léger, transparent, mais, et c’est là le principal souci, aussi de très courte durée. En effet, sans musc, sans notes boisées, ambrées de synthèse, difficile de faire tenir un parfum plus de trois heures sur la peau ! La contrepartie du naturel, c’est qu’il faut avoir un flacon sur soi pour s’asperger tout au long de la journée !
Quand bien même L’Oréal ou LVMH se déciderait à lancer un tel parfum à grande échelle, la production mondiale de matières premières biologiques serait bien trop restreinte pour pouvoir suivre. Quel est l’avenir de la parfumerie bio si les possibilités restent aussi limitées ? Représente-t-elle un interêt autre que marketing, en vue de séduire une clientèle bobo désireuse de se rassurer sur sa consommation ?
Le débat est grand ouvert.

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par etiennesuper, le 6 août 2009 à 23:22

J’ai reçu un échantillon la semaine dernière et porté cette "eau" aujourd’hui par 30° à l’ombre. Je ne peux pas comparer ce parfum aux autres parfums bio (que je ne connais pas). Je peux juste le comparer aux eaux de toilette classiques et aux eaux d’été en particulier. Je trouve que ce parfum a une certaine originalité par rapport aux eaux d’été habituelles avec leur cortège de notes citronnées. Ce qui ressort pour moi c’est surtout un côté "amer" et légèrement "anisé" ainsi qu’un côté "propre". Si ce n’était pas un parfum bio, j’aurai d’ailleurs pensé qu’il contenait des muscs de synthèse ! Je trouve également que ce parfum a une certaine ressemblance avec l’ Eau de Cartier qui est, pour moi, une des plus belles créations récentes dans le registre des eaux. L’Eau de Cartier est toutefois beaucoup plus tenace (sans doute en partie à cause des muscs absents dans celle de l’AP). N’étant pas "bio addict" surtout en matière de parfums, je vais donc continuer à porter celle de Cartier !

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S9

par S9, le 29 septembre 2007 à 14:15

Ce parfum me rappelle Le Mâle de JP Gaultier ... mais en plus discret et volatile bien sûr. Un côté frais, mentholé . Très agréable.

Il me rappelle l’Eau dynamisante également.

Une eau de toilette sans prétention, pour changer des parfums capiteux.

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Jeanne Doré

par Jeanne Doré, le 20 septembre 2007 à 10:53

Chère Poivre Bleu, mon dernier message n’était pas en opposition au vôtre, c’était plutôt un autre débat... je partage bien sûr avec vous l’idée qu’il faudrait tirer la parfumerie "vers le haut" grâce à la qualité des matières premières, ce qui n’est pas la tendance générale chez les grand groupes internationaux...
effectivement l’engouement des consommateurs pour les marques niche contribue peut-être à une refexion chez les grands acteurs, et des lancements comme Infusion d’Iris marque peu-être le début de cette tendance. Par ailleurs, je vous rejoins bien sûr sur les synthétiques : ce serait bien qu’il y ait un peu plus de transparence aussi de la part des marques, sans pour autant faire retomber la "magie" de la parfumerie, faire croire qu’un "bon parfum" est naturel et que les "mauvais" sont synthétiques est un lieu commun qu’aiment entretenir les marques en vendant des ingredients imaginaires frôlant le ridicule... Certaines molécules de synthèses boisées, musquées ou ambrées sont d’une complexité et d’une beauté incroyables, et, de par leur prix exorbitant, sont reservés, au même titre que certains naturels, à une parfumerie de luxe et de qualité.
Nous sommes bien d’accord, gardons espoir !

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Le Nez Bavard

par Le Nez Bavard, le 19 septembre 2007 à 23:57

Peut-être m’avez vous mal comprise. Mon propos ici n’était pas de défendre une parfumerie totalement bio, en laquelle je ne crois pas vraiment. Je vous rejoins d’ailleurs sur le fait que ces sorties sont pour beaucoup un effet de mode et ne profitent pas vraiment à l’économie bio. Ce que j’essaye de dire, c’est que ça n’est pas parce que j’adore le parfum et que je ne m’en passerai jamais, que je n’aspire pas à ce que les entreprises de parfumerie recherchent davantage l’excellence et la qualité pour leurs produits. Je pense que les matières premières chimiques doivent autant que les matières naturelles concourir à la qualité du parfum, les unes ne peuvent pas se substituer aux autres. Comme vous l’expliquiez dans le dossier "Où va la parfumerie ?", le regain d’intêret pour les petites marques et les parfums plus "nobles" peut servir à l’ensemble de ce milieu en l’encourageant dans le bon sens (sans me faire trop d’illusions sur les grands groupes).

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Jeanne Doré

par Jeanne Doré, le 19 septembre 2007 à 08:22

Je suis plutôt une consommatrice "soucieuse" de bien consommer, qu’il s’agisse de manger bio, rouler à vélo, recycler, acheter local, etc... et je ne critique pas la démarche dans l’absolu de commercialiser un parfum bio. Ce qui me dérange, car c’est une réalité, c’est l’interêt des grands groupes pour cette niche car ils y voient bien sûr un nouveau créneau pour s’enrichir, et ne s’y lanceront pas par conviction et humanisme, mais uniquement par interêt ! Que l’Artisan Parfumeur aie cette démarche me semble cohérent par rapport à leur image, et en incluant leur parfum dans une gamme cosmétique, cela se tient. Mai si demain, L’Oréal décide que son prochain parfum sera bio pour se démarquer de la concurence et en vendre plus, là ça devient n’importe quoi ! Non seulement ils videront d’un coup tous les stocks de matières disponibles, et qu’est ce que cela signifie au fond, du bio fait par L’Oréal ? C’est comme Danone qui fait des yahourts bio (Les deux vaches) parceque c’est la mode, mais à la fin, ça n’injecte pas d’argent dans la boucle économique bio, ça continue à enrichir les plus gros pollueurs de la planète. Laissons la parfumerie être ce qu’elle est : un art nécessitant des ingrédients chimiques indispensables et irremplaçables.

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Le Nez Bavard

par Le Nez Bavard, le 19 septembre 2007 à 02:15

Heureusement que les parfums sont composés aussi avec des matières naturelles, sinon on ne parlerai même pas de parfumerie de luxe ! Cela dit il faut reconnaître qu’aujourd’hui beaucoup de marques cèdent rapidement à la facilité d’une bonne dose de synthétique dans les compositions, qui leur revient à moindre coût mais qu’il vendent toujours aussi cher ! Il n’y a qu’a voir ce que sont devenus les Guerlain, et cette facilité fini par me chauffer les oreilles à la fin... Je ne suis absolument pas contre la présence de produits de synthèses dans un parfum, en revanche il me semble que le succès que remporte des parfums comme L’Eau de Jatamansi peut pousser les industriels du parfums à se poser des questions quant aux attentes de la clientèle et quant à la qualité des molécules qu’ils créent. De plus, même si ces sorties sont là pour toucher le consommateur désireux de "consommer bien", et sont un effet de mode, cela peut aussi être pris comme un message à ces même industriels sur le potentiel danger des produits chimiques qui entrent dans la composition d’un parfum. Bon nombre ne sont pas dangeureux, quid des autres ? Je n’arrêtrais pas de me parfumer parce Greenpeace me dit que ma marque favorite est dans le rouge sur le guide Cosmetox, c’est un choix comme un autre, je l’assume. C’est peut-être un sujet sensible, mais je pense qu’il vaut le coup d’être abordé, et que nous autres, passionnés de parfum nous avons peut-être un rôle à jouer. Je n’ai pas les compétences chimiques qui me permettent d’appuyer mes propos, mais je ne pense pas avoir foncièrement tord. Peut-être pouvez vous me donner votre avis à ce sujet ?

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par Auteur non enregistré, le 18 septembre 2007 à 20:54

Je crois que la rêglementation autorise l’appellation "Bio" pour un produit dont plus de 95% des éléments le sont, ce qui est le cas de cette Eau de Jatamansi. N’y a t-il donc pas un peu d’hédione dans celle ci ? Si oui, est ce si grave ? Pour info, TOUS les parfums sont composés d’huiles essentielles, d’absolus ou de concrêtes, tous naturels, ET de mollécules de synthèse. Alors pitié, ne croyez pas les discours de Chanel et autres qui se vantent d’être mieux parce qu’ils n’utilisent que du naturel ! C’est faux, archi faux, et cela ne sert que leurs intérets. Un grand nombre de mollécules de synthèse utilisées en parfumerie ne sont ni nocives pour l’environement, ni pour la peau, dont l’hédione, présente naturellement dans le jasmin et plein d’autres fleurs. Et puis, aimons nous le parfum. Cette eau est bien faite, mais je rejoins Jeanne, quel intéret si ce n’est de cibler une certaine clientèle ?

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Le Nez Bavard

par Le Nez Bavard, le 17 septembre 2007 à 22:41

Bien que L’Eau de Jatamansi rappelle en effet beaucoup d’autres parfums bio, je l’ai trouvé un peu différent parce qu’il y avait derrière un vrai travail de construction. La présence d’huiles essentielles dans ce parfum lui confère un certain pouvoir relaxant (comme la plupart des huiles essentielles) à la fois bénéfique pour l’esprit et la peau. L’Eau de Jatamansi fait partie de la ligne de soin bio de L’Artisan et à donc aussi été conçue comme une eau de soin hydratante. C’est par ce biais à mon sens que la parfumerie bio à un avenir, la réunion du parfumage et du soin une sorte de "je me parfume et je prends soin de moi". On dépasserai ainsi l’aspect négatif de la tenue très faible. Cela dit comme vous dites, les matières premières bio ne sont pas extensibles. Il serait à mon sens plus productif de travailler sur la qualité des matières de synthèses qui composent nos parfums, trouver des molécules qui ne soit pas dangeureuses, qui restituent au mieux la nature...

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