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L’Homme Ultime

Yves Saint Laurent

Flacon de L'Homme Ultime - Yves Saint Laurent
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Vilain petit canard

par Phoebus, le 11 mai 2016

Les légendes disaient donc vrai : le septième flanker d’un septième flanker semble effectivement doté de qualités inattendues.
L’Homme Ultime n’avait pourtant rien pour lui. Noyé au milieu de ses frères indénombrables, et au mieux oubliables ; issu d’un père qui, à l’origine, n’avait pas entamé une conversation très enthousiasmante, comment ne pas juger le dernier enfant par son nom de famille ?

Certes, aujourd’hui on sait qu’une marque de parfum a tout intérêt à miser sur ses flankers : financièrement, on fait l’économie de déposer un nouveau nom ; d’un point de vue marketing, on prend de l’avance en cousant sur un nom déjà populaire ; et artistiquement, même si c’est plus rare en pratique, certaines déclinaisons de parfum sont tout à fait pertinentes et intéressantes. C’est l’exécution de ce dernier point qui en dit long sur une franchise, et qui distingue d’une part les dynasties savamment pensées, et d’autres part les élevages de poules pondeuse classe 3.

Chez Yves Saint Laurent, c’est de poules aux œufs d’or dont on parle. Enfermées dans des boxes, elles n’ont presque aucun lien créatif les unes avec les autres, si ce n’est le gros boulon qui leur sert de bouchon-signature. Les plus productives se nomment L’Homme, premier du nom, et son acolyte La Nuit de l’Homme (tous deux dans le top 20 des meilleures ventes malgré des qualités olfactives plus que mitigées). En revanche, celles qui échouent finissent à l’abattoir sans ménagement : ainsi on regrettera, ou pas, L’Homme Libre. C’est la politique nécessaire pour maintenir pas moins de sept déclinaisons de L’Homme sur le marché actuellement.

Voilà le lourd contexte dans lequel est né notre « vilain » petit canard. Pourtant, une fois vaporisé sur peau, L’Homme Ultime réussit plutôt bien à faire oublier son malheureux pedigree et son nom ronflant : durant les premières secondes, c’est un joli pamplemousse qui se déploie (mais qui se révèlera être la seule vraie proposition du parfum), ample et suave, façonné par la rose et la sauge sclarée, avant de verser dans un fond rond et boisé, composé de vétiver, de cèdre et de benjoin.

A ce stade, il faut le confesser : L’Homme Ultime contient sa juste dose de bois ambrés, si impopulaires chez les amateurs de parfums et paradoxalement nécessaires pour faire valider un parfum masculin en test consommateur en 2016… Mais il est tout à l’honneur des trois parfumeurs aux manettes (Anne Flipo, Dominique Ropion et Juliette Karagueuzoglou) de ne pas avoir cédé à la tentation de la surdose. Cela donne à L’Homme Ultime le côté sage, moins clinquant, de la parfumerie de la fin des années 90 et du début des années 2000. Cependant, Terre d’Hermès et Le Mâle de Jean-Paul Gaultier étant tous deux d’immenses succès commerciaux, on ne fera même pas semblant de se demander s’il s’agit là d’un hommage, ou d’une tentative de récupération des parts de marché… « Renie ton père, et abdique ton nom », oui, mais seulement s’il y a un intérêt derrière.

En définitive, L’Homme Ultime se trouve être un parfum équilibré et plaisant, olfactivement éloigné du succès commercial dont il est le flanker, mais se rapprochant davantage de ceux d’il y a 15 ans – et on ne va pas s’en plaindre. On regrettera en revanche le projet marketing qui l’entoure, et qui se résume à faire naitre pour mourir le meilleur produit de la gamme L’Homme. Mais comme on ne choisit pas sa famille…

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par Tobacco, le 9 avril 2020 à 11:40

J’espère que ce superbe parfum ne disparaitre pas. Terriblement sous coté. C’est comme une version de Declaration d’un Soir plus décontractée, plus joyeuse.
Dommage que chez YSL ils n’aient pas donné son propre nom à ce parfum, il le mérite.
Si vous voulez un Déclaration d’un Soir plus facile à porter et qui conviendra à tous type d’occasions... l’Homme Ultime.

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billieH

par billieH, le 29 novembre 2016 à 14:45

Pas senti mais faut avouer que pour pondre un nom pareil...

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par Tartouk, le 18 juillet 2016 à 23:38

L’homme ultime sent bon, rien d’extraordinaire non plus un parfum facile à porter je pense, mais ne tient pas du tout sur moi j’ai l’impression .. j’ai l’impression qu’il s’évapore trop vite !

C’est une eau de parfum en plus, 101e dans le baba allez ..

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par Tibo, le 11 mai 2016 à 21:07

Quand vous portez L’Homme ultime et qu’on vous dit que votre chewing-gum sent bon alors que vous n’avez rien dans la bouche... ;)
Trop entêtant à mon gout c’est dommage car l’idée est bonne mais j’ai l’impression que ce parfum est "mal dosé", qu’il y a trop de contraste entre les notes.
Un frais qui pique.

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par Cédric, le 11 mai 2016 à 20:06

Bonsoir Phoebus,
Tout d’abord un grand merci pour cette critique. Toutefois si je peux me permettre, il y a une toute petite faute d’orthographe dans votre commentaire " mais qui se révèlera être la seulE vraie proposition du parfum" Revenons à ce nouveau YSL destiné à nous les Hommes, les vrais, les mecs, ceux qui oublient leur Sent-Bon sous les draps blancs fraîchement lavés... moi cela m’arrive jamais. Bref, j’aime bien la Maison YSL car un de leur parfum Y, ce si beau chypré-vert était porté par ma maman avant qu’ils ne décident de le reformuler comme beaucoup d’autres. L’ Homme Ultime est un Boisé Floral Musqué qui m’a déçu au plus haut point. Encore un flanker de plus et aucune émotion, rien du tout. Je l’ai mis sur mon poignet et au secours !!! Le pamplemousse en envolée est certes présent mais la partition olfactive part en live sur moi avec une Sauge qui vire et un Vétiver ? ah bon il y en a ? qui passe inaperçu.
Je suis un passionné de parfum et je suis allé le sentir pour ma culture olfactive uniquement. Je ne l’achèterai pas. Pour moi les plus belles créations de parfums ont été déjà créés et jamais, plus jamais on aura un l’Heure Bleue que j’adore porter, un Habanita qui est renversant ou un Cuir de Russie de LT Piver. Le mainstream pour moi est trop tributaire des cahiers des charges des marques contrôlées par les grands groupes qui les détiennent. On perd la magie, l’émotion des beaux parfums par forcément chers d’ailleurs. Je pense à la Maison Roger&Gallet notamment qui m’étonne toujours par ses colognes ou parfums surtout quand mon créateur favori M.Francis Kurkdjian met son nez dedans ou les eaux de toilette Daniel Hechter que l’on trouve dans les grandes surfaces.
Vous l’aurez compris, si vous êtes à la recherche du beau, du pas senti, d’une belle matière il faut fuiner et se donner du mal dans les marques de niche, les anciennes marques dites "Vintages" et là c’est le coup d’éclat sur votre peau. l’Homme Ultime me laisse de glace dommage car la pub était bien ficelée, jolie même. Je passe mon tour.

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par euskalpyth, le 12 mai 2016 à 10:18

Je dois avouer, à ma grande honte, que je ne connais pas du tout la ligne des "homme" d’YSL : déjà, leur flacon pas pratique à prendre ne main ne m’encourage pas à les découvrir, et je me perds dans les sorties multiples avec des noms proches (la nuit de l’homme intense, la version cologne glaciale frozen, le gingembre doux et je ne sais plus quoi...)... Je pense qu’une exploration de tous ces parfums s’impose ! (même si c’est pour se rendre compte qu’aucun n’est extraordinaire...)

En revanche, Cédric, je trouve que, de plus en plus, la niche perd de sa ’"nichitude", et à l’inverse, il existe dans le mainstream, même récent, de très belles choses : l’Allure homme édition blanche de Chanel ou le Cerruti pour homme 1881 bella notte (pour ne citer qu’eux...) sont des petits chefs d’oeuvre, qui sont peut-être passés inaperçus, mais qui méritent le coup de narine et qui valent toutes les niches du monde !
(ce qui n’empêche bien évidemment pas de se pâmer devant un Bel-Ami vintage, un Egoïste ou un Macassar...)

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par Phoebus, le 13 mai 2016 à 15:15

Bonjour vous deux !
Je me range du côté d’Euskalpyth : si dans un passé proche on pouvait encore se laisser aller à une vision relativement manichéenne de la parfumerie, en opposant circuits niche et mainstream en termes de qualité des nouvelles sorties, aujourd’hui on en est sacrément revenu. Au final la niche subit exactement les même travers exaspérant que le circuit mainstream (tout en se gargarisant derrière le vernis de son âge d’or, ce qui est d’autant plus malhonnête, si vous me posez la question), et parallèlement certaines marques du circuit mainstream ont sérieusement repris en main leurs direction artistique et/ou intégré un parfumeur maison (on pense entre autres à Cartier ou Hermès).
Dans ce contexte, le développement d’une critique de parfum sérieuse apparait d’autant plus nécessaire pour aider les consommateurs à démêler les discours de gare.

Cédric, je ne sais pas exactement quelles attentes vous aviez pour cet Homme Ultime (enfin, si : vous citez plusieurs grands classiques féminins de l’âge d’or de la parfumerie), mais comparez ce qui est comparable, on parle du lancement d’un flanker masculin, qui plus est très contextué... :)

Quant à la question plus générale de savoir s’il y aura encore des chefs-d’œuvre du même timbre que les grands classiques, évidemment que non, et tant que les-dit chefs-d’oeuvres ne sont ni discontinués, ni reformulés, il n’y a pas de deuil à faire. L’époque a changé, tout ce qui se crée aujourd’hui est de l’art moderne, donc en réaction à la période précédente : la parfumerie, dans sa dimension créative et artistique, nécessite qu’on soit un peu bousculé dans nos habitudes, qu’on s’éloigne de ce qui a été beau pour chercher un autre sens au beau, c’est dans sa nature.

Des chefs-d’oeuvres modernes, il y en a, dans le mainstream et dans la niche. Ce qui est intéressant aujourd’hui c’est qu’en tant qu’amateurs, on participe relativement activement à leur sacralisation, contrairement aux grands classiques du siècle précédant (avec lesquels on a un rapport assez passif, car finalement on acceptait le fait qu’ils incarnent le beau d’une époque avant que nous ne soyons vraiment en mesure de le ressentir).

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palamaman

a porté L’Homme Ultime le 19 septembre 2016

Sa note :

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