Auparfum

Mitsouko et L’Heure Bleue : un problème de base

par Olivier R.P. David, le 23 novembre 2016

Fin 2015, Guerlain retirait de la vente les flacons de Mitsouko et de L’Heure Bleue, pour les réintroduire en octobre 2016. Auparfum vous révèle ici les dessous de l’histoire...

L’Heure Bleue et Mitsouko sont deux chefs-d’œuvre de la parfumerie, créés par Jacques Guerlain, respectivement en 1912 et 1919. Ces deux classiques ont passé les épreuves du temps et sont toujours très appréciés presque un siècle après leur création.

Nous savons tous que les normes européennes de sécurité sanitaire entrées en vigueur dans les années 80 et de plus en plus restrictives, imposent de modifier légèrement, ou plus drastiquement parfois, les formules des parfums anciens. Le talent du parfumeur consiste donc à adapter la formule en conservant autant qu’il est possible l’intention olfactive initiale du créateur.

Un problème particulier aux parfums anciens tient à la présence de bases dans les formules. Une base est une mini-composition vendue par les sociétés de matières premières et utilisée comme un bloc de construction par le parfumeur. Celui-ci ne connaît pas la formule des bases qu’il utilise et si une base est modifiée par le fabricant, il ne peut pas savoir ce qui a été changé, et constate éventuellement une altération de l’odeur globale de la base.

C’est ce qui est arrivé avec une base qui était présente à la fois dans Mitsouko et L’Heure Bleue.

Un été fumé

Durant l’été 2015, quelques passionnés avaient remarqué que le Mitsouko alors en vente avait des facettes cuirées, plus baumées que d’habitude. Plusieurs parmi nous sont même allés jusqu’à acquérir ces millésimes atypiques, mais élégants et sombres. On pouvait les reconnaître grâce au “numéro de lot” qui figure sur une petite étiquette sous le flacon. Ce code est obligatoire pour assurer la traçabilité des parfums, et identifie chaque production. Chez Guerlain, ce code comporte 4 signes. Le premier est un chiffre qui indique l’année (2014 = 4, 2015 = 5, 2016 = 6). Il est suivi d’une lettre qui précise le mois (janvier = N, février = O…). Enfin, le code s’achève par deux chiffres qui correspondent à une référence interne. Les lots concernés étaient ainsi codés 5T, 5U, etc. Pourtant, courant octobre, plusieurs clients se sont plaints d’odeurs dérangeantes, qu’ils ont décrites comme proches du pétrole, du goudron, de la fumée. Ils ont donc rapporté les flacons en boutique. En fin d’année, le problème devient tel que Guerlain décide d’arrêter la vente des extraits et eaux de parfum pour Mitsouko et L’Heure Bleue. Seules les eaux de toilette sont encore commercialisées - bien qu’elles contiennent elles aussi la note en question, mais sans doute jugée plus tolérable par la marque.

La maison réagit de manière plutôt transparente et communique alors sur un problème de stabilité d’une matière première et annonce que Thierry Wasser travaille à retrouver une qualité optimale pour ces deux références. En août 2016, après plusieurs mois d’un travail de reformulation qu’on imagine intense, les bruits courent sur la prochaine remise en vente des extraits et eaux de parfum. Ils on passé les tests, sont en phase de maturation et presque prêts pour le flaconnage. A la rentrée 2016, les nouvelles productions sont effectivement mises en vente et les passionnés peuvent commenter, analyser, comparer, critiquer...

Mais que s’est-il donc passé durant cet automne 2015 qui a provoqué autant de remue-ménage et obligé une marque à interrompre la distribution de deux de ses parfums phares ?

Nous sommes allés poser la question au maître parfumeur de Guerlain, qui a très gentiment répondu à nos interrogations… en toute transparence !

Bases de Laire et ionones craquées

"Fabriques de Laire - Notice produits 1939" CDI ISIPCA, Photo Eugénie Briot

Le problème serait lié à une matière première nommée Iriséine, qui nous ramène à l’âge d’or de la parfumerie et à une maison mythique : les « Fabriques de produits de chimie organique de Laire ». Fondée par George de Laire en 1876, cette compagnie était spécialisée dans la production de matières synthétiques. Afin de commercialiser et promouvoir plus facilement ses produits, elle proposait aux parfumeurs les fameuses bases de Laire, des “mini-compositions” construites autour de ses ingrédients phare, ainsi plus simples à utiliser. Citons comme exemple la base Ambre 83 avec la vanilline, la Mousse de Saxe et son iso-butyl quinoléine (dite IBQ), ou encore la base Prunol avec l’aldéhyde pêche C14 (ou undecalactone).

Dans la Notice des produits pour la parfumerie de 1928, petit livre édité par de Laire, qui aide le parfumeur à choisir ses matières premières, on trouve la mention de l’Iriséine parmi les méthylionones, qui sont une grande famille de composés très proches - en chimie on parle d’isomères. Elles sont commercialisées sous les noms de Raldéine, Isoraldéine, Iralia, et très utilisées dans les parfums pour leurs notes poudrées de violette, leur facette irisée, voire fruitée.

Dans la notice de 1939 cette fois, il est précisé que l’Iriséine est un produit qui combinerait les caractéristiques violette-irisée des méthylionones, avec des facettes boisées, et des notes chaudes et capiteuses aptes à soutenir les compositions les plus corsées. A cette date, il semble donc que l’Iriséine soit un corps chimique défini, très probablement un mélange particulier des isomères de méthylionones.

Ceci rappelle d’ailleurs une anecdote à propos d’Edmond Roudnitska, qui, pendant la guerre, travaillait comme parfumeur chez de Laire. Dans cette période de grande difficulté pour l’approvisionnement des produits de parfumerie, il aurait fureté parmi les stocks cachés dans les recoins de l’usine d’Issy-les-Moulineaux, et aurait été enthousiasmé par le contenu d’un certain « fût V » aux odeurs chaudes et cuirées.
D’après Jean-Claude Ellena [1], ce fût aurait contenu des “queues de distillations” de méthylionones, c’est-à-dire les molécules les plus lourdes qui, distillées en dernier lors de la purification, arrivent donc “en queue” et ont donc chauffé plus longtemps. Qui plus est, le fût serait resté au soleil plusieurs années, déclenchant une sorte de cuisson des ionones, un “craquage”, avec la formation de produits à odeurs pyrogénées et cuirées. Etait-ce un vieux stock utilisé pour l’Iriséine ? Rapprochement malheureusement invérifiable.

Pour revenir à notre sujet, une notice de 1980 semble indiquer que l’Iriséine est entre-temps devenue une base, c’est-à-dire que sous ce même nom est désormais commercialisée une composition de plusieurs ingrédients et plus seulement un cocktail de méthylionones, probablement afin de maintenir plus facilement la complexité des notes cuirées de façon constante sur tous les lots.

Fusions-acquisitions

Ici commencent les tribulations de la formule de la base Iriséine ! Pour les comprendre, reprenons la généalogie de la famille de Laire.

François de Laire, héritier du fondateur Georges de Laire, eut lui-même trois fils, Robert, Edgar et Antoine. Robert reprend la direction des Fabriques pour la France, tandis qu’Antoine développe la société aux Etats-Unis. Dans les années 80, les sociétés de produits chimiques sont en pleine frénésie de fusions/acquisition et en 1985 la partie française de la compagnie est vendue au groupe Lautier-Florasynth, tandis que la partie outre-Atlantique est vendue au groupe japonais Takasago. La situation se complique pour l’Iriséine car la formule est détenue par Lautier, et la méthylionone qui en fait partie à hauteur de 60 % est, elle, produite par Takasago. Mais les maisons ayant l’habitude de s’acheter les matières premières les unes aux autres, ce n’est alors pas un problème.
En 1995, le groupe Bayer, qui possède déjà Haarmann & Reimer, fait l’acquisition de Lautier-Florasynth, qui devient donc Haarmann & Reimer-Florasynth, qui donnera finalement naissance au groupe Symrise en 2003, lors du rapprochement avec Dragoco.

Au XXIe siècle, l’Iriséine est donc produite par Symrise avec des méthylionones de qualité particulière fabriquées par Takasago. Et c’est ce produit qui entre dans la composition de Mitsouko et de L’Heure Bleue.

Thierry Wasser est nommé parfumeur en chef chez Guerlain en 2008, et en 2011, il souhaite retravailler ces formules afin de les rendre les plus fidèles possible à l’esprit des parfums initiaux et emblématiques de la marque, en même temps que conformes aux normes de sécurité actuelles. C’est ainsi qu’en 2013 le Prix du Patrimoine de l’Olfactorama lui est décerné pour la reformulation bénéfique de Mitsouko.

Travail d’illusionniste

Mais en 2014 il semble que Takasago cesse la production de ses méthylionones spéciales car trop éloignées des standards de sécurité en perpétuelle évolution, et d’une rentabilité certainement bien mince. Symrise est donc contraint de vendre sa base Iriséine reformulée avec un produit de substitution. Hélas, la déviation olfactive est telle qu’elle finit par imposer le retrait de la vente des deux Guerlain qui la contiennent. Thierry Wasser se voit donc dans l’obligation de reformuler une nouvelle fois ces deux parfums, afin de retrouver les sensations olfactives d’origine de Mitsouko et de L’Heure Bleue ; de jouer comme un illusionniste avec les ingrédients à sa disposition pour retrouver la magie.
Les clients fidèles qui peuvent désormais depuis septembre 2016 les sentir et les porter, les retrouveront immanquablement changés, avec d’autres nuances, d’autres évolutions, les ingrédients restant uniques et irremplaçables malgré tout. On se souviendra que pour l’extrait d’Après l’Ondée, Thierry Wasser avait expliqué que les normes actuelles ne permettaient pas de produire un parfum fidèle à l’esprit voulu par Jacques Guerlain, ce qui avait amené à l’arrêt de sa vente, seule l’eau de toilette étant encore proposée.

Cette histoire illustre que les parfums, comme les matières premières qui les composent, sont en perpétuelle évolution, la façon de produire, les savoir-faire, les contraintes budgétaires, industrielles ou de sécurité, sont mouvants, et le parfumeur doit maintenir l’esprit d’une création malgré tous ces aléas. La remarquable transparence de Guerlain dans la communication autour de cette affaire, dans une industrie qui est traditionnellement très secrète, est particulièrement à saluer.

Millésimes 2016

Quelles évolutions peut-on déceler entre les nouvelles versions désormais disponibles et celles de 2013 ?

Mitsouko

La nouvelle version de Mitsouko en eau de parfum a bel et bien perdu sa facette cuirée fumée qui la défigurait. Nous avons comparé le nouveau lot 6X01 avec un lot d’”avant la catastrophe” 5N02. Outre les différences évidentes de macération (un parfum évolue dans le temps, surtout les chypres) des nuances marquées ont été relevées : la nouvelle version est plus hespéridée, fraîche, transparente et “lumineuse” en tête, et la structure chyprée semble moins robuste et moins volumineuse qu’avant. C’est toujours Mitsouko, mais qui aurait perdu un peu de ses rondeurs.

L’Heure Bleue

Après comparaison entre le nouveau lot et un flacon de 2014, la version actuelle paraît moins dense, moins riche et moins texturée. Les notes aromatiques, épicées, encaustiques sont atténuées. Le parfum est également moins rond, avec une sorte de fraîcheur musquée, poudreuse plus que poudrée, qui perdure, et un effet guimauve relevé par plusieurs d’entre nous. Néanmoins, sur peau et dans le sillage, au bout d’une vingtaine de minutes, les différences s’estompent. Le parfum, bien que différent de ce qu’il était en 2014, avant suppression, demeure harmonieux et joli, mais plus lisse et certainement plus facile à appréhender pour qui n’a pas connu les versions plus anciennes. Encore une fois, la macération influence sans doute la perception, L’Heure Bleue étant un parfum qui se bonifie avec le temps et qui gagne en profondeur.


Remerciements pour les informations, dates et anecdotes : Eugénie Briot, Yohan Cervi, Patricia de Nicolaï, Pascal Sillon, Caroline de la Taille, Thierry Wasser.

[1Source : Art & Parfums

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par Sylvain, le 10 décembre 2021 à 08:32

Bonjour,

Je lis toujours avec une grande joie tout ce qui s’écrit sur votre site. Merci pour tous ces avis éclairés. Je viens d’acheter Mitsouko à ma compagne. Je reçois le flacon par la poste et mon premier réflexe est de relever le numéro de lot qui commence par un...4N.
Si je lis votre article dois-je bien doublement me réjouir ?
Merci par avance pour vos réponses !

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par DOMfromBE, le 10 décembre 2021 à 09:07

Bonjour
S’il a bien été conservé, vous êtes tombé sur une excellente version, 2014 ou pire ... 2004. Le nom Mitsouko est-il sur fond jaune ou bien la boîte est-elle dorée ?

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StellaDiverFlynn

par StellaDiverFlynn, le 7 février 2018 à 12:27

Merci pour cet article très informant ! J’ai une question peut-être un peu tardif. Si le problème vient de la base Iriséine de Symrise, et en supposant que Symrise ne vend pas cette base qu’à Guerlain, est-ce qu’il y a d’autres parfums qui utilisent aussi cette base ? Si effectivement c’est le cas, est-ce qu’il y a des problèmes similaires dans ces parfums ?

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par ffriendface, le 29 novembre 2016 à 21:46

Bonjour à tous,

j’ai découvert Mitsouko edp en 2008 à 25ans et je suis totalement tombée amoureuse de lui. Un chef d’oeuvre mystérieux et addictif !

J’ai eu l’impression de n’avoir jamais eu 2 flacons identiques coup sur coup. Il m’arrivait de recroiser une ancienne version subtilement différente mais tout aussi vibrante mais parfois c’était la déception et la frustration de ne pas me sentir aussi envoutée par sa chaleur et sa sensualité, je finissais bien vite le flacon, et partais à la recherche de l’essence en quête du réconfort que m’apporte sa présence. C’est un parfum divin, tantôt ténébreux, sauvage et puissant, tantôt réchauffant et rassurant, comme si ce parfum avait une âme.
Après avoir compris que j’allais devoir affronter l’absence de mon compagnon, j’appelle tous les distributeurs de la ville, et c’est finalement juste à 100m de chez moi, que je me retrouve avec les 2 derniers flacons disponibles à Bordeaux, pas de la même série. Et j’ai plutôt apprécié la version cuirée, un peu destroy, le temps d’une parenthèse pourquoi pas. Les flacons m’ont tenu pendant son absence, et aujourd’hui je décide d’aller découvrir toute excitée la nouvelle version 2016. L’euphorie me dévore, j’en oublie de regarder le batch code sur place ( chose que je fais très méticuleusement depuis des années, les vendeuses me pensent folle j’imagine ) et arriver à la maison : horreur, effroi, mon Mitsouko est bien plus vieux que ce que je n’imaginais : 2013 3Y01 !
Qu’en pensez vous ? Je garde, serait ce une version intéressante ? ou j’essaie de le changer ( sous blister ) pour un cru 2016 car ce millésime est bouchonné ?
Merci pour cet article très complet !

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par DOMfromBE, le 30 novembre 2016 à 08:31

Bonjour,
Alors là, il n’y a pas matière à vous poser de question. 2013 a été l’année d’une excellente réorchestration de Mitsouko et la maturation en flacon ne lui aura pas fait de mal.
Savourez, aspergez vous !

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par Passacaille, le 30 novembre 2016 à 09:19

Bonjour ffriendface et DOMfromBE,

en effet vous avez là une version magnifique de Mitsouko, portez là ! Des gens ont fait des pieds et des mains pour avoir un flacon comme le votre !
Et comme Mitsouko n’est jamais toute à fait la même d’un lot à un autre, comparez, savourez les nuances... Mais vous avez un trésor :-)

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billieH

par billieH, le 29 novembre 2016 à 14:50

Je croise les doigts, je viens de commander Mitsouko pour le mettre sous le sapin...

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Doblis

par Doblis, le 26 novembre 2016 à 16:29

J’ai testé à nouveau Mitsouko hier en EDP et EDT.
Ces reformulations ne me conviennent toujours pas en fait.
Dans mon souvenir, Mitsouko avait un coté gras qui n’existe plus. Presque "friture". Et le côté "pêche" est bien moins rond qu’avant (je parle de formulations déjà antérieures à 2014 en fait).
Les actuelles reformulation ont toujours un côté âcre et sec qui me dérange (j’avais eu il y a peu le même impression pour Femme de Rochas qui est dans la même lignée de parfums chypres/fruités).
Une impression de note assez présente de clou de girofle ou d’un encens Chinois bas de gamme (vous savez, les encens qui empestent les magasins de fripes "hippies" lol).

Mais beaucoup de parfums Guerlain sont très différents actuellement de leurs versions antérieures.
Pour moi Mitsouko est toujours balafré. Idem pour Samsara, Jardins de Bagatelle, Chant d’Arômes, Nahéma, Vol de Nuit.
L’Heure Bleue s’en sort peut être un peu mieux.
Jicky reste bien, surtout en EDP.

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par sigisbée, le 25 novembre 2016 à 18:42

Bonsoir,
Merci infiniment pour votre article et toutes les précisions passionnantes que vous avez su y apporter.
Je suis rassuré,
Très belle soirée,
Sigisbée

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POUPY

par POUPY, le 25 novembre 2016 à 11:41

Merci pour cet article, j’avais parlé de ce problème de cette odeur de fumée, goudron sur au parfum pour deux parfums Shalimar et l’Heure Bleue.
On m’avait alors répondu que c’était l’opopanax mais maintenant je comprends mieux !!!!
En revanche pour Shalimar le même problème a-t-il été évoqué ?

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par MayAdl3r, le 25 novembre 2016 à 10:09

Trouvez-vous que l’EDP 2016 de L’Heure Bleue est plus intéressante que l’EDT 2016 ? Et en termes de sillage et de tenue, laquelle me faut-il choisir ? Ce sera mon prochain achat, malheureusement il m’est impossible d’avoir un testeur de l’EDP sur Lille, il n’y a que l’EDT de disponible (Printemps, nocibe, séphora). J’aime beaucoup l’EDT mais je me demandais si l’EDP était plus ou moins poudrée, si une note d’amande ressortait plus... Merci pour votre aide !

Et bien sûr merci pour cet article, toutes ces explications. Je commence tout juste mon envol dans le monde du parfum, je ne connais pas les versions plus anciennes de Mitsouko et L’Heure Bleue, j’ose juste espérer que la note légèrement fumée que je perçois dans les EDT aura disparue avec des flacons de 2016, car sans cette note, elles doivent être toutes deux merveilleuses.

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par Vesper, le 25 novembre 2016 à 12:11

Chez Guerlain, le choix cornélien entre edt, edp et extrait se pose souvent.

Si vous lisez l’ensemble des commentaires sur les "historiques" que sont L’heure Bleue, Shalimar, Mitsouko et Jicky, vous constaterez que nous n’avons pas tous la même approche des différentes versions. Nos inclinaisons personnelles nous poussent à préférer tantôt l’eau de toilette d’une référence et l’eau de parfum d’une autre. J’ose avancer qu’il n’y a pas vraiment d’enjeu à cette question. Ce qui compte c’est que l’expérience vous semble belle. Et j’oserais même ajouter que dans cette catégorie de Guerlain, tout est forcément intéressant.

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par MayAdl3r, le 25 novembre 2016 à 12:53

Merci Vesper pour votre réponse,
Je pense me laisser tenter par l’EDP, qui aura peut-être plus de choses à raconter que l’EDT il me semble, j’espère ne pas me tromper quant à mon inclination, je souhaiterais faire de mon premier parfum Guerlain une véritable histoire, je crois que l’Heure Bleue sera idéale pour commencer ces liaisons parfumeuses...

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par Vesper, le 25 novembre 2016 à 13:44

Il ne s’agit que d’une opinion purement personnelle, mais engager une histoire de parfum avec l’Heure Bleue me semble être une décision parfaitement judicieuse.
C’est un parfum que je porte rarement et auquel je reviens très régulièrement comme pour un rituel (amoureux). Malgré mon coup de foudre ultérieur pour Vol de Nuit et quelques autres qui m’accompagnent plus quotidiennement, l’Heure Bleue reste pour moi l’incarnation du parfum, mon N°5 à moi :-).

Pour ma part, je préfère, également, l’eau de parfum qui me semble plus profonde et cireuse que l’eau de toilette. Par cet aspect, ma version 2014 se rapproche encore de mes souvenirs d’adolescence (il y a une vingtaine d’années, pour être plus précis).

Je vous souhaite donc une belle histoire.

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S9

par S9, le 25 novembre 2016 à 10:08

A mon tour de dire merci pour ce bel article et toutes ces informations !
Après vérification, je possède deux flacons d’eau de parfum de L’Heure Bleue ayant pour batch code 5S01.
Je suis donc vraiment concernée par cet article puisqu’il s’agit d’une production de 2015.

Un des deux flacons est encore sous blister, et là je viens juste de sentir celui qui est entamé : quelle puissance !
En effet, c’est goudronné et fumé (mais pas fumeux pour moi) et la macération a bel et bien agi, car je ne l’ai pas vaporisé depuis de longs mois.
Je garde cette version inhabituelle et me repencherai sur son évolution au fil des heures lorsque je porterai à nouveau L’Heure bleue cet hiver.

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iago

par iago, le 24 novembre 2016 à 21:57

Merci pour ce tres bel article mélangeant l’histoire, la chimie et .. un peu de poésie .

j’en redemande .

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par Passacaille, le 25 novembre 2016 à 15:55

Un grand merci iago, ça nous touche beaucoup :-)

J’espère seulement qu’un éventuel dossier futur ne sera pas consacré à un autre problème, mais plutôt à un sujet historique plus joyeux !

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