Auparfum

Oud, ami ou ennemi ?

par Jeanne Doré, le 17 janvier 2014

Le oud en parfumerie n’est-il qu’une mode opportuniste ou va-t-il devenir un « nouveau genre global » ?

Depuis quelques années maintenant, à chaque fois que j’ai lu le mot oud dans le nom d’un nouveau parfum, j’ai soupiré en roulant des yeux.

Le oud me sort par les trous de nez, je n’y ai toujours vu qu’un total opportunisme à peine masqué de la part des marques pour gagner des parts de marché sur le fructueux marché qu’est le Moyen-Orient, et je n’ai jamais éprouvé la moindre once d’intérêt pour ce bois tout moisi contaminé exprès avec un méchant champignon pour aller parfumer le cou des émirs multimilliardaires dans leur palaces dorés.

Et puis récemment, j’ai entendu de plusieurs sources différentes que le oud était considéré comme un nouvel « ingrédient phare de la parfumerie actuelle », qu’il ne s’agirait pas juste d’une mode passagère, purement marketing, mais d’un véritable engouement partout dans le monde et d’une vraie tendance de fond incontournable qui ne serait pas prête de s’arrêter...

Serais-je passée à côté de quelque chose, aveuglée par mon esprit critique peut-être trop acéré ?

Et si les marques lançaient du oud parce qu’elles savent que c’est vraiment l’ingrédient du futur que tout le monde va un jour aimer autant que la praline dans les parfums féminins ou la pomme dans les shampooings ?

Et puis en sentant quelques ouds (pas tous, hein, mon appartement ne serait sans doute pas assez grand pour contenir toutes les boites de parfums qui portent ce nom dans le monde...) et notamment ceux plus ou moins "adaptés" pour mieux coller au marché occidental, je me suis soudain fait la réflexion : et si le oud allait, en s’imposant petit à petit comme un nouveau genre global, servir à nous sortir de l’éternel floral fruité et du sempiternel aromatique frais ?

Dans un marché mondial de la parfumerie sombrant chaque jour un peu plus dans la médiocrité, le oud enverrait-il un message particulier auprès de consommateurs en recherche d’âme et d’émotions, là où l’industrie de la parfumerie leur imposent des codes dont ils ne veulent plus car ils ne s’y reconnaissent pas ?

Le oud nous ramènerait-il à des valeurs mystiques, mystérieuses, secrètes et donc forcément attirantes ?

Même s’il n’appartient pas à notre culture occidentale, il n’en est pas moins dénué de symboles expressifs : l’arbre et ses racines, le champignon et son pouvoir de transformation, de destruction, et au final de sublimation (l’arbre ne donne aucune essence sans sa moisissure), en gros, il nous parle de vie et de mort, et ce n’est pas son odeur, mélange puissant de résine, de cuir animal et de bois fumé, qui viendra dire le contraire.

Le bois produisant le oud pour se défendre du champignon, on est à deux doigts de dire que le oud est l’"essence de vie" de l’arbre, qui lorsqu’on se l’approprie, nous re-connecterait donc à notre propre vie ?

Bref, je ne développerai pas plus longuement cette partie philosophique, mais je me suis vraiment demandé si finalement, plutôt que de considérer le oud comme un ennemi à bannir, je ne pourrais pas le voir comme un nouvel ami, un allié qui aiderait le consommateur en détresse à aller petit à petit vers une parfumerie où l’on "ressent" davantage que l’on sent, et qui le rapprocherait davantage de sa vraie nature, de ses odeurs corporelles, et de ses racines (imaginaires ou réelles).

Franchement, si le oud parvient un jour à faire virer des étagères tous les patchoufruits en overdose de praline et les floraux saturés de cocktails de fruits au sirop, moi, je dirai, merci le oud !

Et si ce n’est vraiment qu’une grosse arnaque marketing qui remplit les caisses des marques de parfum sur le secteur Moyen-Orient, et bien au moins, j’aurai essayé de comprendre...

Et selon vous : quels sont les meilleurs ouds qui valent la peine d’être découverts ? Et quels sont ceux que vous considérez comme inutiles ?

Image : carnetdevoyageolfactif.com

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par Géraldine, le 21 janvier 2014 à 14:27

Je rattacherais plutôt la vague du oud actuel à la tendance lourde "boikipik et qui diffusent à mort" de la parfumerie masculine actuelle. Moi aussi, parce qu’il est mis à toutes les sauces le oud m’agace prodigieusement et j’ai tendance à lever les yeux au ciel quand je vois un énième oudkekchose.
Mais je dois reconnaître que la matière en elle-même est passionnante. Quelle claque de pourriture, d’animalité, de croute de fromage séchée dans la poubelle ! En effet ça rappelle la puissance de la civette ou du musc animal. Les facettes en sont multiples, c’est riche et puissant, bref ça me semble parfait pour donner la profondeur qui manque tant aujourd’hui.
J’admire le travail qu’en a fait Mona di Orio. Son Oud est somptueux, fin, tout à fait portable, chaleureux et sensuel avec ses notes baumées et animales, mais pas du tout caricatural. J’en ai quelques ml que je porte de temps en temps, avec vénération (vu le prix je ne suis pas prête de pouvoir m’en offrir un flacon). Et puis j’aime aussi Oud for love, de The Different Company : il me fait penser à un Attrape-coeur qui se serait envoyé le palefrenier en douce, à même la paille humide de l’écurie.

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AdRem

par AdRem, le 21 janvier 2014 à 02:08

Pour revenir Jeanne à votre question sur les "Ouds" qui valent la peine d’être découvert, je dirais que Francis Kurkdjian a réussit à m’épater avec 2 de ses Ouds...et poutant je n’ai vraiment pas envie de les aimer ayant avec MFK ou des parfums signés FK des rapports très violents, des rejets voir des dégouts non maitrisés...d’autant plus que la Fleur d’Oranger et moi, c’est "Liaisons Dangereuses" et "Maux de têtes" :(
Oud Velvet Mood avec son Oud Baumé sur un lit de Safran et de Canelle (à mon nez rien à voir avec le Pure Oud de BK inutile) offre un Oud fumé et médicinal remarquable d’une tenue digne du Guinness Book (plus de 24h sur ma peau !!!) avec un sillage atomique, à la fois hypermasculin ( je sais...le sexe des anges c’est plus compliqué que ça...) et d’un rendu sur peau d’une douceur remarquable, un vrai "velours"...Si "Blue Velvet" a inspiré le parfumeur ou si David Lynch porte "Oud Velvet mood", je ne serais pas surpris ^^
Mais le Oud qui m’intrigue au plus haut point c’est le "Oud cashmere mood" de MFK : 4 matières revendiquées ( et à priori pas une de plus n’existe dans la formule) qui sont loin d’être mes favorites (Oud, Labdanum, Benjoin et Vanille) et qui sur peau deviennent "une seconde peau"...qui a mon nez ne peut être que masculine !
Je ne sais si cela est voulu mais ce "Oud Cashmere" me renvoie en mirroir à "Dans Tes Bras" avec sa surdose de Cashmeran...Mon nez et mes émotions en vrac, je vois ce Oud comme la version masculine de Dans tes Bras...qui pour le coup me semble très féminin ou plustôt comme le souvenir de la peau d’une femme ( ce qui était le brief de Malle d’ailleurs).
Helmut Lang avait demandé pour son premier parfum à Maurice Roucel de lui recréé l’odeur de son amant ou plutôt l’odeur des draps partagés...A mon nez Francis Kurkdjian a réussit (enfin) à traduire le brief d’Helmut Lang...Maurice Roucel a créé l’absolue réponse à celui de Frederic Malle !
Et oh ! pauvre de moi... j’adore Dans tes Bras et cet Oud Cashmere ? Poignet gauche et Poignet droit ? ;)
Oserais-je après ça penser qu’un parfum
n’a pas de sexe ? ^^

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par Jicky, le 21 janvier 2014 à 04:04

Donc tu considères Dans Tes Bras comme un parfum sexuel ?

Il est dingue ce parfum. En plus d’être un de mes parfums préférés de tous les temps, il exerce sur moi une fascination intellectuelle sans précédent. Inclassable (Dans Tes Bras c’est... Dans Tes Bras. C’est tout), il amène aussi des constats très différents, proches du manichéisme (d’aucuns le trouvent très froid, d’autres très chaud, et je ne parle pas du masculin/féminin... Pour ma part je me fais peintre du demi-jour).
Au-delà de ça, c’est vrai que beaucoup de gens l’approchent par quelque chose de sexuel, très intime, parfois gênant (pour ne pas dire souvent). Là où je le trouve d’une chaste assurance. J’arrive à comprendre qu’un parfum soit sexuel, et même à dire que tel ou tel parfum le soit. Et si je conçois que les gens trouvent Dans Tes Bras intime, charnel, sexué, j’admets ne pas totalement saisir un aspect sexuel à ce parfum. Du coup je trouve ça encore plus fascinant. Savoir que quelque chose vous échappe, avoir des éléments de réponse pour trouver pourquoi, se remettre en question...

(note à moi même : demander à ce gentil vendeur du printemps à la voix grave un échantillon du Cashmere Oud... Bien que les quatre notes en question soient presque exclues de toute affection vis à vis de mon nez ^^)

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par AdRem, le 21 janvier 2014 à 05:30

Sexuel n’est pas le mot juste....tu as tout à fait raison....Pour être trés clair cela ne sent pas le sexe....Mais il y a de la chaire, de l’intime dans ces parfums que je ne m’explique pas...Cela sent la peau...chaude...comme pourrait l’être le parfum phantasmé de Grenouille chez Suskind...Et comme je suis un être sexué...mon nez , mes yeux clos disent "femme" chez Roucel et "homme" chez Francis (ayant le sentiment de connaître un peu leur "intimité" permettez que je les nomme par leur prénom ^^ )....
Je trouve ce Oud fascinant....et c’est d’autant plus une surprise que je n’en attendais pas tant....

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par AdRem, le 21 janvier 2014 à 05:38

P.S : si tu veux... échange magnifique regard de l’aimable lady de la Rue d’Alger....contre la voix grave du Printemps ;)

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par doudou, le 21 janvier 2014 à 08:01

Chers Jicky et AdRem....
C’est très beau ce que vous écrivez à propos de Dans tes bras....
Ce n’est pas pour rompre le charme, mais sur moi il sent tout bonnement le champignon. Si si. Du coup je ne me suis jamais trop questionnée sur son aspect sexuel....
Bref, d’après vous est-ce que le cashmeran peut faire cet effet ?

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par AdRem, le 21 janvier 2014 à 13:08

Chère doudou ,
Merci d’apprécier le numéro de duettiste...
En me relisant je devrais plustôt utiliser les mots "féminin" (comme un principe, au lieu de "femme") et "masculin" ( au lieu d’homme)...le Yin et le Yang ?! ^^

J’aurais du mal à répondre maintenant à votre question précise concernant le cashmeran (je ne sens pas les notes que vous décrivez)....En attendant le mieux est de lire la belle interview que Thierry/Méchant Loup a inscrit sur son site où Maurice Roucel et Frédéric Malle parlent de Dans Tes Bras : http://olfactorum.blogspot.fr/2010/...

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par Jicky, le 21 janvier 2014 à 13:32

Oui je vois complètement ce que tu veux dire. Je connais pas mal de gens qui ont aussi ces ressentis là, ça donne parfois des témoignages touchants. L’intimité est peu être la sensation qui revient le plus souvent. J’ai mis Dans Tes Bras du coup aujourd’hui.

Sinon, je sais c’est un peu un vieux parfum peut être à tes yeux, mais j’ai toujours fait le rapprochement entre 1000 de Jean Patou et Dans Tes Bras, qui partage cette même impression de floral chaud, un peu terreux et confortable. J’ai un petit vapo de DTB bien macéré, et cette sensation de chypre floral est évidente. On en parlait pas plus tard que ce week end avec Patrice, il m’a demandé dans quelle famille je classerais ce parfum (en dehors de la catégorie "expérimental"), et je lui ai dit chypre floral, et il pensait exactement la même chose : les notes terreuses, champignons, boisées qui traversent toute l’évolution donne l’assise du chypre et les fleurs - et effets que l’on peut associer aux fleurs - lui donne ce rayonnement, cette ouverture dont ils parlent dans l’interview.

Doudou, les notes champignons sont bien là, je pense que le cashméran participe à l’effet, mais je pense que la note champignon est en réalité due à une ou plusieurs matières qui sentent vraiment le champignon (à chaque fois les noms m’échappent, mais c’est genre méthyle octine quelque chose, oxomachin... qui sentent la peau de champignon, on retrouve ces effets dans pas mal de parfums Malle, c’est même un peu une blague qu’on fait avec certains passionnés, le champignon c’est un peu la patte Malle). Après, je comprends que cette facette gêne et qu’elle empêche de rentrer dans le parfum, mais ce n’est vraiment qu’une facette. Peut être que si tu rentres par le côté violette un peu verte et boisée ça te plaira plus ? Ou par la note cacahuète ?

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par doudou, le 21 janvier 2014 à 14:26

Wooohou Jicky me dit " tu" maintenant !!!! Je suis pas peu fière !
#honneur#happydoudou

Merci à tous les deux pour vos réponses. Du coup je l’ai retesté ce matin sur moi avec un échantillon.
Je le trouve moi aussi sublime, émouvant...je ressens très bien ce quelque chose d’intime...d’ailleurs je suis de plus en plus admirative du travail de Maurice Roucel, c’est toujours très touchant, et je trouve que ses parfums sont très vivants..
Donc je ne sens pas que le champignon ! Surtout dans un premier temps c’est superbe, les notes florales, la violette est comme solaire. Je ne sais pas, c’est rayonnant. Ensuite j’ai bien le côté peau un peu chaude, ce n’est pas spécialement sexuel, plutôt tendre.
C’est quand arrivent les nuances chyprées que ça se gâte. Jicky tu as raison, c’est de la peau de champignon !!!! Et là, j’ai beau aimer l’aspect mousse, sous-bois, une fois que mon nez se fixe sur l’aspect champignon le rêve charnel s’estompe...
J’aime beaucoup l’avoir sur mon poignet mais du coup je ne pourrais pas me lover dans mon étole ainsi parfumée....

Par contre sur un ( bel) homme je dis pas !

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par Jicky, le 22 janvier 2014 à 01:00

J’avoue être fan du mot-dièse (*hipster Académie Française inside*) #HappyDoudou !
Du coup, tutoiement maintenant ^^ (c’est un honneur aussi pour moi de te tutoyer !).

C’est drôle pour moi le champignon arrive plus en tête qu’en fond, mais je comprends aussi, l’effet boisé moussu existe toujours en fond, donc je vois vraiment ce que tu veux dire.

peut être qu’en le portant tu feras abstraction de ces notes là (ah ah ah la stratégie de ouf, tout ça pour que tu le testes au porté une journée !).
Bon puis sinon juste, Maurice Roucel c’est un peu un des big boss de la parfumerie quoi... #MoustacheForever

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par doudou, le 22 janvier 2014 à 08:43

Ah mais oui c’est très subtil ça comme tactique !
Promis, un prochain week-end où je ne travaille pas ( scrute mentalement son agenda) je le porte en vrai toute la journée et ensuite je fais un petit compte-rendu :)
Et puis de toute façon il faut que je me programme un raid chez Malle, car en ce moment je pense très très fort à Lipstick rose dont je garde un beau souvenir....et puis je ne connais pas Musc ravageur, un vrai péché !!!

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par AdRem, le 21 janvier 2014 à 13:39

P.S : peut être la facette "boisée patchouli" du cashmeran ?

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Nymphomaniac

par Nymphomaniac, le 19 janvier 2014 à 16:10

Il s’agit selon moi d’une « note » comme une autre, donnant lieu à une large gamme de parfums. Pour ma part, en schématisant, je préfère un oud « médicinal » (ce qui ne veut pas dire « de synthèse »… quand bien même il le serait, partiellement ou totalement) qu’un oud « floral » ou « caca ». En effet, si je peux aimer en sourdine l’odeur de foin confit issue du crottin de cheval, voire même l’odeur du cul dudit cheval, je n’aime pas l’odeur de merde telle qu’on pourrait la sentir (par exemple) dans les toilettes après le passage d’une personne ayant fait ses besoins.

Sans entrer dans les détails, voici donc mon bilan personnel de parfums censés contenir du "oud" (il faut imaginer un continuum de notes allant de 0/10 pour le premier cité à 10/10 pour le dernier...) :

Parfums que je n’aime pas du tout : Atelier Cologne Gold Leather, Estee Lauder Amber Mystique, Dior Oud Ispahan, Tom Ford Noir de Noir, By Kilian Musk Oud, Acqua di Parma Colonia Intensa Oud, Guerlain Encens mythique d’orient – ce dernier ne comporte pas de « oud » en réalité, mais dégage de puissantes effluves diarrhéiques sur ma peau, …

Ceux que je trouve mieux, mais que je n’aime pas non plus pour diverses raisons : By Kilian Rose Oud, Armani Privé Oud Royal, L’Artisan parfumeur Al Oudh, Dior Leather Oud, Guerlain Rose nacrée du désert, Guerlain Songe d’un bois d’été, …

Ceux que j’aime beaucoup, mais qui sont une arnaque : By Kilian Pure Oud (assez proche de MFK Oud Velvet Mood bien que moins excitant – durant sa très maigre existence, appliqué à doses non torentielles…)

Ceux qui me laissent au final indifférents, et d’un "rapport qualité/prix" douteux, bien que je leur trouve d’indéniables qualités : MFK Oud Silk Mood, Mona di Orio Oud

Ceux que j’aime assez, sans en ressentir la nécessité : By Kilian Incense Oud (quelque part, et étrangement plus que « Rose oud », une sorte de PoaL délavé, affadi), MFK OUD

Ceux que j’adore absolument (mais qui sont €€€€€€€…) : MFK Oud Velvet Mood, MFK Oud Cashmere Mood

Ceux que je ne connais pas encore : Le Labo Oud 27, Oud Malaki, By Kilian Amber Oud, The Different Company Oud Shamash, les Montale (suis intrigué par « Dark Aoud » en tant que solution de substitution – nécessairement déceptive – aux MFK : qui le connaît ?), …

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par ERIC, le 20 janvier 2014 à 21:50

Juste deux oud pour ma petite connaissance : celui de l’AP, orangé, rosé, aérien et très supportable. Je l’avais acheté après avoir découvert la gamme de l’AP à Toulouse (charmante vendeuse, mais la boutique n’existe plus dans cette ville). Je ne savais pas ce qu’était le oud, juste craqué pour ses belles notes colorées. Un oud fréquentable a t-on déjà écrit à son sujet.
Le second, c’est Black aoud de Montale. Je voulais une rose tenace...je l’ai eue. Pas subtile, la rose quand même... Un départ croute de fromage sec et puis une rose rafraichie par une mandarine s’installe pour longtemps sur peau et vêtements. Bon, j’assume. Pour moi, pas indispensable car un peu gros souliers mais une fois de temps en temps, des chaussures de montagne c’est bien.
Cordialement
Eric

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Jeanne Doré

par Jeanne Doré, le 18 janvier 2014 à 15:32

Bonjour à tous et merci pour vos messages !

Dau : vous me faites beaucoup rire, mais sachez que parfois, être à l’inverse des tendances revient paradoxalement à être au plus haut de la hype, justement :)

Youggo : oui, c’est ça, même si le oud n’est pas si facile à aborder, il permet en tout cas -portentiellement- d’éduquer et d’accoutumer à une certain univers olfactif qui s’éloigne de l’approche hygiéniste du parfum.

Aaricia : je ne me souviens pas de ce Guerlain, mais le oud est très souvent associé avec la rose, toujours dans cette optique de plaire à une clientèle du Moyen Orient, cette association étant très répandue là-bas.

Ankalogon : je ne sais pas si Black Afgano contient du oud, mais c’est fort possible, avec cette facette de résine brûlée, fumée, il est tout à fait dans la catégorie (même s’il n’a sans doute pas été "ciblé" pour les Emirats ?...)

Ercigmd : comme Tambourine, je persiste à penser que cette profusion de oud est à destination du Moyen-Orient. Le oud concentré des souks n’est peut-être pas le plus "à la mode" aujourd’hui, mais il faut rappeler qu’il existe des codes olfactifs bien précis de la parfumerie dans cette région, où le oud est très présent, même si largement accompagné de notes orientales, poudrées, florales, musquées, etc...
Et c’est par ailleurs à cause de l’intérêt grandissant du public pour les marques Occidentales (comme vous le soulignez) que celles-ci proposent des parfums aux codes olfactifs locaux, ainsi le succès est garanti !

Tambourine : je partage votre vision, et j’aime beaucoup cette idée que le oud pourrait presque devenir la nouvelle civette "en filigrane" :)

AdRem : je suis touchée que mes mots se superposent avec vos pensées ! Nous avons en effet parcouru les mêmes étapes face à cette matière.
Le Oud de Mona di Orio semble revenir souvent comme un des meilleurs... qui nous renvoie tous à notre humanité !

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par Ankalogon, le 13 février 2014 à 11:49

Dans cette ère globaliste, je doute qu’il cible les pétromonarchies, ils espèrent toucher le maximum de monde à travers la planète, tout du moins là où il y à encore quelques productions de richesses.

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AdRem

par AdRem, le 18 janvier 2014 à 09:14

Merci Jeanne pour ce beau sujet...que j’aurais voulu écrire tant il résume avec exactitude mon histoire avec cette matiére première : je suis passé du dégout pour cette odeur, de l’exaspération à voir le Oud débordé de tous les rayons parfumeries où sa présence dans un parfum ne semblait qu’un argument de vente pour faire exploser nos comptes bancaires ("c’est rare...c’est cher...c’est pas pour tout le monde...") à une franche curiosité et à de nouvelles explorations olfactives.

Jicky pour le Oud de Mona Di Orio avait déjà tracé de belles réflexions à ce sujet et j’avais moi même essayé de décrire mon récent "coup de coeur" pour ce parfum Oud , pour cette "présence" qui s’éveille sur la peau, un bois animalisé qui me renvoie à ma propre humanité....parfois un peu sale ^^

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par Farnesiano, le 20 janvier 2014 à 19:12

Merci, cher AdRem, tes conseils me semblent toujours avisés quoique diablement passionnés. Les plus grands passionnés sont capables des meilleures nuances, n’est-ce pas ? C’est donc grâce à ceux-ci que j’ai fait vendredi dernier mes deux plus grandes découvertes récentes. Je les revis intensément ce soir en les réévoquant ici : Standard et l’Oud de Mona di Orio.
- J’ai senti le premier au flacon puis sur peau. Et là, en un instant, j’ai été violemment projeté dans un univers d’une modernité et d’une sauvagerie incroyables ! La gifle forrestière, à la fois brûlante et glaciale, avec au bout de l’horizon, ce lac immense, originel, où j’aurais volontiers plongé. Vraiment dingue, cette sensation de téléportation instantannée... Je n’ai pas vraiment analysé le parfum ni son évolution, j’étais sous le choc de ce truc complètement inédit, hérissé de mille piques odorantes en folie. Eclatant de modernité et étrangement ancestral, joli paradoxe pour un parfum.
- L’Oud de Mona... Je l’avais senti furtivement il y a un an, mais déjà lassé à l’idée de sentir un oud de plus (je ne suis guère fan des Montale, j’aime M7 et l’Accord Oud de Byredo mais la plupart des ouds, qu’ils soient fleuris ou mélangés à de bons parfums de départ, Habit rouge par exemple, m’exaspèrent). J’ai vaporisé le dos et le poignet de ma main gauche et j’ai laissé agir le parfum à son aise, le respirant régulièrment au fil de l’après-midi et jusqu’au soir où je me suis rendu compte que je portais un parfum d’une incroyable richesse, à la fois très présent et très subtil, rare parce que précieux (belles matières dans ce jus) et commun, parce que proche, terriblement intime et personnel, animal diront certains. Moi je le trouve profondément humain. Rien à voir avec dans Tes Bras au niveau de la senteur, mais je me le suis approprié de la même façon, tactile, caressante, sensuelle, intime oui, c’est le mot. Et les notes de fond se développent, s’épanouissent d’heure en heure avec une confondante humilité. Humilité n’est pas le mot idéal, avec une simplicité, un naturel inouïs. Cet oud, je l’achèterai sans doute un jour. En attendant, 48 heures plus tard, j’en respirais encore toute la volupté sur la manchette du pull et de la chemise. Un bonheur venant rarement seul, je découvre le week-end qu’AP y consacre deux articles ! J’étais comblé ! Merci, Jeanne et Jicky, et merci, Adrem. PS : je devrais imprimer tous tes avis pour me constituer un guide pour mes promenades-parfums...Bonne semaine à tous. Farnesiano

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par Jicky, le 20 janvier 2014 à 20:31

Je suis content que malgré la matière tant décriée ce Mona vous touche autant. Personnellement, je le considère comme le meilleur Oud du marché, comme le suggère d’ailleurs le texte que je lui avais consacré. Il est effectivment très humain, on y retrouve beaucoup de la sensibilité de la créatrice.

J’en ai un décant, je vais le porter dans la semaine tiens.
Et surtout, il faut que j’aille chez Comme des Garçons, résolution 2014 : maîtriser la gamme. On en parle pas assez, et pourtant c’est canon.

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par AdRem, le 20 janvier 2014 à 21:27

Wow Jicky....voilà une belle résolution pour 2014 : je serais si heureux de voir Comme des Garçons....qui possède une gamme incroyable...avoir une plus grande place dans le cœur des amoureux des parfums...
Cela me fait si plaisir de savoir que ton nez ira trainer Place du Marché St. Honoré....que je t’offre ma résolution 2014 : reprendre contact avec Géranium pour Monsieur et l’Heure Vertueuse....et ne pas mourir idiot !

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par Jicky, le 20 janvier 2014 à 22:03

Pour Géranium, je ne sais pas si c’est un problème de batch ou si c’est une reformulation mais les testeurs actuels sont assez catastrophiques : les notes mentholées peinent à cacher une note de pied (sûrement une connerie d’acétate d’isomachin) et surtout, le cœur n’existe plus, il s’effondre en dix minutes sur la peau... Je vais me reconcentrer sur lui pour voir si c’est un gros problème ou pas. En tout cas Malle commence à filer un mauvais coton...

Pour L’Heure Vertueuse ma foi tu sais ce que j’en pense. C’est absolument somptueux.

Et moi je vais aller au faubourg saint honoré avec le nouvel outil de technologie de pointe inventé par opium pour garder toutes les mouillettes (il va falloir faire un tuto pour vous expliquer ça, il va changer votre vie). Je veux tout connaître. Comme tu dis, c’est une marque trop délaissée (en même, la soixantaine de référence fait peur^^).

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par AdRem, le 20 janvier 2014 à 22:07

Bonsoir Farmesiano,
A défaut de se serrer la main ou de partager un verre..ou deux...permets moi de passer du "vous" au "tu" : c’est ma façon à moi de te remercier "online" pour tes gentilles remarques...
Il est difficile d’être passionné sans être parfois un peu mufle ou ours : merci de ne pas m’en vouloir :)
Aimer c’est partager ses émotions : te savoir heureux dans tes nouvelles découvertes olfactives me fait le plus grand bien...et je t’en remercie.
Standard est indéniablement un beau parfum...qui a des liens très fort avec mon histoire personnelle... : c’est un grand cadeau que tu me fais en l’aimant.
Bonne soirée à toi :)

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ericgmd

par ericgmd, le 18 janvier 2014 à 00:50

Bonjour Jeanne,
Merci d’avoir donne a vos lecteurs acces a cette discussion. En effet, de meconnu, le Oud devient le nouveau "fresh ozone" de cette seconde decennie.
J’ai eu la chance d’avoir un pere professeur et qui a beaucoup voyage’ partout et meme en arabie. Mes souvenirs des experiences de mon pere sont tels qu’il me racontait qu’au moyen orient, tout ce qui est occidental et eloigne’ des gouts locaux est venere’. Que ce soit en nourriture, voitures, habits et meme produits de soins et de toilette. Par exemple l’image d’une marque italienne, francaise ou meme americaine est de loin moins accessible, moins banale et donc plus luxueuse et "in".
Il me parait donc etrange que les moyen orientaux qui ont toujours connu un Oud concentre’ et trouvable dans les souks arabes soient attires par des parfum occidentaux qui leur rappellent un ingredient familier et donc banal.
Personnellement, je pense que cette mode cible plutot les occidentaux car c’est une senteur nouvelle et donc une opportunite’ a la parfumerie de lancer une nouvelle vague qui remplacerait les aquatiques et les "frais".
Avec le temps, les gens adoptent. Un peu comme un adolescent europeen ou americain aujourd’hui ne porterait pas Azzaro Pour Homme, un adolescent en 2020 ne porterait plus Aqua Di Gio, mais un "oud" corse’ car c’est la nouvelle mode. A force de l’inclure, on arrive a creer un courant nouveau. Le profil du nouveau consommateur d’un avenir proche !
Donc pour moi c’est a un public occidental et asiatique (excluant le moyen orient des emirats et des royaumes petroliers) que cette nouvelle vague s’adresse.
Qu’en pensez-vous ?

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par tambourine, le 18 janvier 2014 à 14:52

je ne suis pas tout à fait d’accord. Il se trouve qu ’outre l’effet de mode du oud, ce sont aujourd’hui les moyens orientaux qui ont de l’argent à dépenser dans le parfum.
Donc les marques veulent séduire ceux qui ont le pouvoir d’achat.
Ca ne va pas chercher beaucoup plus loin que ça en fait.
Quand vous voyez des princesses de ces pays qui prennent pour dix mille euros de parfum dans des parfumeries de niche, vous avez vite compris l’engouement des marques pr cette matière.
Après ca n’empeche pas de trouver des qualités au oud, de rêver qu’il puisse être utilisé comme une sorte de civette moderne pour donner des tonalités animales au parfum en filigrane...

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Ankalogon

par Ankalogon, le 17 janvier 2014 à 15:43

Oud en veux tu, en voila ! Que grand bien leur fasse. Nous ne nous prenons pas autant le reniflant lorsqu’il est question de cèdre, patchouli....
M7 à la première heure m’avait captivé, et quand à sa composition, rien à fiche.
A ce jour, Black Afgano (oud ? ) et l’élu (par moi) Leather Oud, même si Dior se gratte un peu beaucoup avec l’€uro !

PS : Oud ? Ni pour, ni contre... Bien au contraire :-)

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Aaricia

par Aaricia, le 17 janvier 2014 à 12:28

Je connais peu ce matérieu. Je l’ai senti brut chez l’un des parfumeurs qui présentent les matières premières de leurs exclusifs (ça doit être chez Dior), je n’ai senti que l’alcool, assez fort... Bref mon imaginaire n’est pas très construit autour de cette note.
En revanche, il y a un parfum qui contient du oud (enfin, un accord oud) que je trouve intéressant, c’est la Rose Nacrée du Désert de Guerlain. Je suis pas très très rose à la base mais une rose comme ça, ça peut me plaire... Est-ce le oud ou les épices / bois ? Je ne sais.

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Youggo

par Youggo, le 17 janvier 2014 à 12:07

Excellent article. Comme vous Jeanne, j’en suis venu à haïr ce matériau. À le bannir systématiquement de mes tests, épuisé de le voir sorti à toutes les sauces. Bientôt tous les parfums auront droit à leur flanker "oud". Ainsi je suis totalement passé à côté du Tobacco Oud de Tom Ford, pourtant nommé dans la catégorie Virtuosité de la nouvelle édition de l’Olfactorama. Il faut dire qu’à la base je n’aime pas du tout cette matière, même dans M7.
Je suis malheureusement pessimiste, et convaincu que tout ceci est purement marketing. Cette explosion en plein contexte d’essor des pays du golfe, ça ne trompe personne. Et quand on connait le prix et la rareté du oud, on réalise vite que 99% des parfums estampillés "oud" ne contiennent en fait qu’un accord synthétique imitant le véritable oud. Le tout vendu à prix d’or (ou de oud en l’occurrence).
Ceci dit ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain, il y a certainement de belles choses autours de cette matière première, des créations originales et joliment construites (pas de simple oud ambrés synthétiques orientaux). J’en connais peu et je pense qu’ils sont en effet rares, mais si cette matière inspire des parfumeurs aussi intègres que Mona di Orio, alors c’est qu’elle n’est pas fondamentalement mauvaise.
Et puis reconnaissons lui une qualité : le oud, comme le patchouli, est une matière tout de même brute, violente, clivante. Cette matière n’a rien d’abordable et d’évidente pour le/la novice habitué(e) au caramel, au sucre et aux fruits propres et synthétiques si régressifs. Alors finalement, peut-être que cette mode du oud permettra d’éduquer le nez des gens à d’autre senteurs moins "faciles", et les poussera vers des senteurs plus radicales voir même animale délaissées depuis trop longtemps par une vision hygiéniste du parfum.

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dau

par dau, le 17 janvier 2014 à 12:01

Rhaaalalalala... J’avoue, j’aime pas. C’est pas mon truc, je peux pas porter ça.
Donc, j’ai tendance à râler (Bon, je râle tout le temps, c’est vrai) à dire qu’il y en a trop et que c’est vraiment racoleur comme tendance et tout et tout... Mais quand je suis un peu objectif, je reconnais que c’est une belle matière, qui donne des effets intéressants et que c’est une voie à explorer, que ça peut faire des parfums vraiment beaux. Il y en a beaucoup ? Oui, sans doute pour moi qui n’aime pas. Mais bon, je trouve qu’il n’y a jamais assez de ... (Ceux qui me connaissent sauront quoi mettre à la place des ... ) et ça doit saouler ceux qui n’aiment pas ce genre là, autant que le oud me saoule. Oui, c’est un peu trop, lassant, etc, mais c’est peut-être une maladie de jeunesse et ça s’intégrera peut-être très joliment un de ces jour. (En même temps, on pouvait dire ça de la calone et le genre compte assez peu de réussites.) Et quand le temps aura fait son oeuvre, un peu trier le bon grain de l’ivraie, qui sait, je serai peut-être fan du oud.

Ce qui voudra probablement dire que le oud est démoder, je suis rarement à la pointe de la tendance et de la modernité. ;)

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