Auparfum

Petite histoire du parfum et de la parfumerie (1/4)

Le Moyen-Age et la Renaissance

par Jeanne Doré, le 18 octobre 2007

Il faut parfois savoir prendre un peu de recul... et rien de mieux pour relativiser le flot de nouveautés que nous traitons chaque jour qu’un coup d’oeil jeté en arrière sur l’histoire de la parfumerie. Nous vous proposons, avec ce nouveau dossier, un panorama allant du Moyen-Age à l’époque contemporaine : rappeler quelles ont été les étapes marquantes dans cette histoire, pister les différentes influences qui ont orienté le cours de cette évolution et évoquer les avancées technologiques qui les ont rendues possibles... Une grande place sera faite aux créateurs, aux modes olfactives et aux grands classiques pour illustrer cette chronique historique.

Sommaire
1 Le Moyen-Age et la Renaissance
2 Le siècle des Lumières, la Révolution et l’Empire
3 Le XXe siècle, jusqu’aux années 60
4 Des années 70 à nos jours

Le Moyen-Age et la Renaissance

Du Xe au XVe siècle, les plantes sont principalement utilisées pour leurs propriétés thérapeutiques et désinfectantes contre les épidémies. Les moines apprennent à utiliser les herbes aromatiques à des fins médicinales. Les bains, pratiqués couramment à cette époque, sont parfumés avec des herbes, et les « boules à parfums » contenant des résines aromatiques, du musc, de l’encens sont utilisées pour leur pouvoir assainissant.

L’Italie et l’Espagne, sous l’influence de la culture arabe, sont les principaux centres de commerce et d’échanges où apothicaires, marchands d’épices et d’herbes font circuler leur marchandise. La grande épidémie de peste au XIVe siècle généralise l’utilisation de fumigations et aspersions de vins aromatisés pour combattre le fléau.

 

Peu de temps après cette découverte, le premier parfum à porter un nom, l’Eau de Hongrie, à base de romarin et de lavande, sera baptisé ainsi pour la reine Elisabeth de Hongrie.

Au XVIe siècle, avec l’invention de l’imprimerie, les formules d’eaux parfumées circulent et se transmettent entre les pays, pour parfumer les corps, les maisons, les vêtements.

Les premières expéditions vers le Nouveau Monde ramènent en Europe la vanille, les baumes de Pérou, de Tolu, le cacao et le tabac. Des Indes proviennent les épices, cannelle, gingembre, poivre et girofle, le benjoin et l’encens.

La parfumerie de la Renaissance se développe en Espagne grâce à l’influence des connaissances des Arabes, tandis qu’en Italie, les premiers parfumeurs tirent profit des richesses de l’aristocratie. De nombreux parfumeurs italiens viennent s’installer à Paris, sous l’influence de la venue en France de Catherine de Médicis, qui est accompagnée par son parfumeur personnel.

La renommée de Grasse se développe dès cette époque grâce à ses tanneries, et au parfumage des gants et des ceintures, avec des essences de plantes distillées par les paysans. Les « peaux d’Espagne », fines peaux de cuir tannées et parfumées sont très à la mode. On plongeait les peaux dans des bains d’essence de rose parfumée avec de la lavande, de la verveine, du clou de girofle et de la cannelle, et on les imprégnait ensuite de musc, de civette ou d’ambre.

 

Au XVIIe siècle, la nomination officielle par le roi des « maîtres gantiers et parfumeurs » à Grasse marque le début d’une économie riche et puissante, ainsi que la notoriété de la ville avec notamment la culture de la rose, du jasmin et de la tubéreuse.

Les matières premières comme le musc, le patchouli, le vétiver ou le santal arrivent directement en France grâce à la Compagnie des Indes qui contribue au développement et à l’indépendance de la parfumerie française.

Sous Louis XIV, la pratique du bain retombe (le roi Soleil prenait un bain par an !), et le paraître prend de plus en plus d’importance. Les poudres parfumées sont d’usage à la cour, et le parfum tient lieu d’hygiène à lui tout seul, en dissimulant les mauvaises odeurs.

Madame de Tremoille, surnommée « la Nerola », portait des gants parfumés à la fleur d’oranger. Ces gants, « guanti di Neroli », auraient donné leur nom à l’essence de Néroli.

L’histoire du parfum en livres

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zapakh

par zapakh, le 7 mars 2017 à 08:07

Bonjour,
Sur France Culture, vous pouvez réécouter le podcast d’une conférence intitulée "Les parfums qui soignent" donnée par Annick Le Guérer.
Bonne écoute !
https://www.franceculture.fr/conferences/institut-francais-de-la-mode/les-parfums-qui-soignent-0

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par del, le 7 mars 2017 à 11:41

Merci à vous pour ce partage. Très intéressante cette dame. Pour ma part je pense encore que les mauvaises odeurs du métro vont avoir la peau de certains de mes organes !!! Jetons un œil sur la bibliographie de Madame Le Gurérer

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par zapakh, le 8 mars 2017 à 12:17

Je vous en prie, del ! Très intéressante effectivement, même si elle dit "les baies de genièVE" et "LE corianDE" (*.*) Ces égratignures linguistiques restent toutefois anecdotiques par rapport à la qualité et à la richesse des informations que madame Le Guérer partage généreusement. J’ai écouté la conférence deux fois... passionnant !

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par effluves, le 22 juillet 2014 à 09:42

Bonjour à tous,

Que visiter à Grasse pour un perfumista je voudrais y aller aujourd’hui le temps s’y prête…...

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par evenstood, le 24 août 2010 à 15:09

Et bien pour moi qui n’y connaissait rien, j’en est appris un peu, et oui le titre veut déjà tout dire "petite histoire" ;)

Mais bonne histoire quand même, merci pour le contenu !

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par barmassa, le 20 février 2013 à 18:13

Je ne sais pas si je suis au bon endroit. Bonne lecture....

http://next.liberation.fr/sexe/2013/02/18/par-l-odeur-alleche_882727

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par Auteur non enregistré, le 30 octobre 2007 à 19:49

pourtant l ’Histoire de la Parfumerie commence avec les arabes qui ont maitrise l ’art du parfum des siecles avant les europeens. Serge Lutens vient de leur rendre hommage avec son dernier parfum Sarrasins.

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par Jeanne, le 30 octobre 2007 à 20:10

Chère Aline et Valcour, en effet, la parfumerie n’a pas été inventée au Moyen-Age, c’est bien pour cela que nous ne prétendons ici présenter qu’une “petite” histoire de la parfumerie... La partie antérieure pourrait bien faire l’objet d’un autre dossier, tout aussi passionnant, pour lequel, nous serions ravis d’avoir, pourquoi pas, votre contribution en tant que “spécialiste” de cette période ?

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par Auteur non enregistré, le 19 octobre 2007 à 22:14

Tres bel article, j’ai hate de lire la suite.

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