Sauvage
Dior
Pirate du parfum vide
par La rédaction, le 22 août 2015
Dix ans qu’une grande nouveauté était attendue chez Dior. La marque sortait alors du très beau lancement de Dior Homme. Depuis, François Demachy a été nommé parfumeur-maison et s’est ensuivie une période dominée par les reformulations, les réappropriations de formules, la destruction du patrimoine de la maison et par la mise sur le marché de milliers de flankers, déclinaisons et autres joyeusetés.
Sauvage est donc un lancement important et c’est globalement la seule raison expliquant la présence de cette critique. Félicitations, Dior, le patrimoine incroyable (que vous avez sacrifié) vous a offert suffisamment d’importance pour qu’on se sente obligé d’écrire sur la fougère fraîche la plus quelconque qu’il ait été possible de sentir.
Ce sont les tests consommateurs qui ont créé ce parfum. Et étant donné que la marque va s’accaparer l’espace médiatique, des milliers de flacons s’écouleront par jour. Mais n’ayez crainte, comme J’Adore, comme Bleu et comme beaucoup d’autres, vous ne le sentirez pratiquement jamais tant ce parfum est insignifiant et peu distinguable du premier parfum Zlatan venu.
Ce texte aurait pu tenir en un tweet de 140 caractères, ce qui est déjà bien au prorata de l’émotion qu’il porte en lui. Aucune passion pour la parfumerie ne naîtra de ce parfum, aucune passion n’émergera dans le coeur des amoureux du parfum. Pour un lancement Dior aussi important, vous conviendrez que ce constat est sauvagement préoccupant.
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par Troudujol, le 22 août 2015 à 23:44
On comprend que Dior fasse davantage de battage autour de Johnny Depp qu’autour du parfum en lui-même...
Et le pire c’est que ça va marcher.
J’espère que ceux qui critiquaient L’Homme Idéal de Guerlain reconnaîtront que Guerlain est finalement la seule maison mainstream qui fasse encore des parfums qui ressemblent à quelque chose, avec Hermès. Adieu Chanel, adieu Dior, adieu Givenchy...
L’Homme Idéal est parvenu à réaliser ce que Sauvage vient de rater cruellement. Alors oui, il y a aussi des bois qui piquent dedans, mais l’ensemble est incomparable.
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par Jicky, le 23 août 2015 à 01:23
Troudujol, je vous aime.
Tout d’abord sur Depp (je ne voulais pas en parler dans l’article puisque c’est exactement ce que veut Dior : qu’on communique sur tout ce qu’il y autour du parfum plutôt que sur le parfum). Je trouve le choix à la fois surprenant et non... Pas surprenant quand on connait le lien qu’a Dior à Chanel (recopier, tout le temps). Et que Vanessa Paradis et désormais leur fille Lily Rose sont des égéries Chanel très marquées. Surprenant peut être en terme d’âge mais peut être pas tant que ça. Je pense qu’il y a une tactique "La Vie est Belle" : prendre une personne qui parle à plusieurs générations. Comme LVEB et Julia a cartonné, je pense que ça a participé.
En revanche, Depp n’est plus vraiment bankable... Et c’est surprenant. Hormis Alice en 2010, ses derniers films ont été des échecs cuisants (et sans Alice, son dernier succès remonte à Pirate des Caraïbes 4) : Lone Ranger s’est remboursé au poil de c*l près (et est donc considéré comme un accident industriel pour Disney... soit dit en passant le film est vraiment intéressant pour un blockbuster estival), Dark Shadows n’est pas un carton, Trasncendance est un bide, Mortdecai est naufrage critique et public... Johnny ne peut plus porter un film simplement grâce à lui. C’est pour ça qu’on va le retrouver dans un 5ème pirate des caraïbes et la suite d’Alice. M’enfin bon, ça reste un acteur transgénérationnel.
Mais revenons à la partie la plus intéressante de votre commentaire : L’Homme Idéal. OUI PUREE OUI ! Il y avait tellement d’idées dans L’Homme idéal, tellement de propositions et d’innovations dans cette sortie ! On sentait que dans le projet, il y avait une proposition d’un parfumeur, un rapport dans la marque, une cohérence dans cet univers et les défauts concernant les tics de création actuels sont justement les stigmates d’une époque. Et je vais même faire mon petit revanchard, mais il n’y a qu’à sentir l’injustement mal aimé Guerlain Homme aux côtés de L’Homme d’YSL, de Bleu de Chanel et de Sauvage pour voir où se trouve la créativité et la distinction... (c’est un parfum qui a été très mal vendu, mais le jus en lui-même, malgré ses défauts, est vraiment qualitatif).
En tout cas, je vous rejoins parfaitement.
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par Troudujol, le 23 août 2015 à 09:31
Pour avoir porté avec bonheur la désormais disparue eau de toilette Guerlain Homme tout au long de l’été, je ne vous contredirai pas. Pour le coup, je pense que la pub avec les animaux sauvages n’a pas plu. Il n’en faut pas plus pour que le péquin moyen ne se donne pas la peine de sentir le jus...
par Thelittlebox, le 22 août 2015 à 22:47
Ohhh cher Jicky, vous semblez désabusé par ce dechet olfactif, il est rare de voir une critique si virulente !
Mais bon, vous avez tellement raison, aussitot sentit, aussitot oublié.
Pensez-vous que Demarchy a une marge de manoeuvre ?
Courage.
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par Jicky, le 23 août 2015 à 00:46
Bonjour Thelittlebox,
J’avoue que c’est avec une lassitude extrême que j’ai écrit ce texte, avec comme choix un format très court, à l’image de ce que propose le parfum. Personnellement, je ne la trouve pas si virulente par rapport au parfum, mais comme vous dites, complètement désabusée. C’est vraiment ce que j’ai ressenti quand j’ai senti le parfum : aucune violence, aucune colère, aucun énervement. Juste de la lassitude, de la morosité et du désabusement. C’est de la colère quand c’est Chanel. Avec Dior, j’ai appris à me blinder.
Quant à Demachy, pour moi (et je ne cherche pas à le défendre), il n’y est pour rien. Je le dis, c’est un parfum qui a été créé par les tests consos. Ca a tellement pas de personnalité, c’est tellement du déjà senti 25 000 dans les parfums de footballeurs/adidas/axe/flankers Gucci/Hugo Boss et cie, pour un parfumeur ça se voit qu’il n’y a aucune idée dedans. Le but était de cartonner tout aux tests consommateurs. Et ça se sent : il a le côté fresh and clean hyper américain (la lavande dihydro à la con), le côté fougère fraiche boisée un peu occidental. Et il n’est pas du tout montant (j’ai comparé avec Bleu, j’avais Sauvage sur le poignet droit et Bleu au gauche, en comparaison Bleu est très hespéridé, montant et "accrocheur") pour plaire au marché asiatique...
Après, c’est ce que je dis aussi : je ne le sentirai pas. Je suis incapable de reconnaître Bleu dans la rue, alors qu’il est dans le top 3 depuis 2010. Ca m’embête que ce genre de sorties cannibalise le marché mais égoïstement, ça ne me fera pas vomir mon petit dej dans le métro de 8h.
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par Thelittlebox, le 24 août 2015 à 13:46
Coucou Jicky,
Je comprends bien votre sentiment, comme vous le sous entendez, ce parfum n’indispose pas, il est juste chiant. Je crois que nous ne faisons pas parti du public visé ^^
Gardez votre éclat Jicky, ne cédez pas à la lassitude !
C’est aussi ce que je me disait à propos de Demachy, pour cette raison je ne voulais pas lui jeter la pierre. On lui demande de faire un parfum qui se vend bien et ça s’arrête là.
Pour moi Dior est sclérosé par la peur d’un échec commercial et du manque à gagner qui pourrait en découler.
Pour éviter l’échec à tout prix la marque s’appuie sur ses succès et ses valeurs du passé.
Sauvage va chercher sa légitimité par son nom d’abord, auprès d’un parfum mythique qui n’a plus rien à prouver : L’Eau Sauvage
Sauvage va chercher son image luxueuse et qualitative par son flacon : inspiré d’un part par la collection exclusive.
Sauvage empreinte également l’effet de couleur dégradée de son flacon à Fahrenheit, rassurant peut-être.
On se trouve d’avantage dans une démarche commerciale et marketing que créative.
Pour autant, je préfère Sauvage à L’Homme Idéal, simplement parce que le second m’indispose, trop sirupeux, trop amandé, cette fougère gourmande m’éttouffe. Au delà de sa construction, L’Homme Idéal n’est pas d’une originalité folle, ce n’est que le pendant masculin de La Petite Robe Noire, alors que comme vous, Sauvage ne me gênera pas.
Bonne journée,
Thelittlebox.
(Désolé pour l’orthographe)
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