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Scandal

Lanvin

Flacon de Scandal - Lanvin
Les grands disparus
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Philosophie dans le fumoir

par Yohan Cervi, le 15 janvier 2015

Dans un contexte de crise économique et financière, André Fraysse crée pour Jeanne Lanvin ce qui est désormais considéré par les puristes comme un des plus grands cuirs de la parfumerie moderne. Fait notable, c’est même un des rares parfums admiré par Edmond Roudnitska, d’habitude plutôt habitué à l’auto congratulation. Alors, la disparition de ce parfum constitue-elle une perte majeure pour la parfumerie ? Etait-il si remarquable, ce Scandal  ?

Hélas, oui.

Scandal s’attelle à reproduire, sans réellement chercher à la sublimer, l’odeur du cuir qui, en réalité, est déjà une transposition des éléments organiques naturels, puisqu’ils subissent des transformations, des préparations, qui vont modifier leur odeur originelle.
L’entrée en matière est vive et violente (le temps a fait son œuvre et a coupé la tête de mes vintages). Imaginez une bouffée goudronneuse de tabac que votre voisin de table vous soufflerait en plein visage, alors que vous essayez de déguster tranquillement votre Lapsang souchong, assis dans votre confortable fauteuil en cuir vieilli.

Nous avons affaire à un cuir des plus maitrisés, qui cultive le castoréum en majesté. La matière, très identifiable, exhale ses traditionnelles notes d’olive et d’encre de Chine. Lancinante, incessante, elle étire la matière cuirée, la travaille, l’enrobe et la graisse comme une couche protectrice. Mais nous sommes dans une grande maison de couture, Madame, et l’on ne peut décemment pas fouetter la cliente sans lui appliquer la pommade ensuite. Scandal développe donc, après sa claque initiale, une exquise note poudreuse (plus que poudrée) d’iris. Le cuir se patine, se matifie également, sous un nuage de talc, comme pour absorber le trop plein de castoréum huileux.

C’est alors un cuir noble qui prend forme, un cuir très couture en somme, fin, travaillé, presque architectural, parfaitement ciselé. Rose et jasmin, les fleurs éternelles, sont présentes en filigrane, comme pour assouplir la matière. Si le cœur floral se fait éminemment discret (beaucoup plus que dans le Cuir de Russie de Chanel), il est néanmoins essentiel à la composition. Tout comme dans certains parfums très ambrés comme Shalimar, les notes florales, pourtant à peine perceptibles, sont essentielles, et participent à la construction en agissant comme des murs porteurs. En leur absence, ces compositions s’effondreraient sur elles-mêmes. Après l’apaisement, temporaire, la tension remonte brutalement, sans que l’on s’y attende. Scandal exhale sournoisement les odeurs salines, terreuses et presque âcres d’une mousse de chêne hautement dosée, et celles, évoquant la viande fumée, du bouleau, jusqu’à évoquer une croute de cuir vieillie et presque moisie. Il finit par cracher, dans un dernier sursaut, un jet de civette, pour enfin se complaire dans la crasse qui nous a souillé.

Scandal est comme une version modernisée et revue d’une des œuvres majeures du divin marquis, qui pourrait s’intituler "La philosophie dans le fumoir". Oui, certainement un fumoir berlinois au début des années 30, avec ses gentlemen apparents, et des femmes d’avant-garde à la voix rauque, évoluant nonchalamment au milieu des volutes de fumée. Les portes du lieu se referment lourdement, pour éloigner les regards curieux, car il serait bien malvenu de créer un scandale publique. C’est qu’il fallait être franchement (dé)culotté pour porter ce parfum, il y a 80 ans.

Scandal réussit l’exploit d’être à la fois sombre et lumineux, raide et souple, sec et gras. Je ne sais pas dans quelle mesure il a marqué son temps, et il est certain que, comme d’autres créations Lanvin, telles que Crescendo, Prétexte ou Rumeur, il n’a jamais jouit de l’incroyable notoriété de son aîné aldéhydé. Mais finalement, plus que ce qu’il évoque et symbolise, c’est son retrait et sa disparition en 1971 qui constituent le véritable outrage. Tout comme celui du temps qui passe.

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Passacaille

par Passacaille, le 4 mars 2017 à 09:38

Ce parfum a donné lieu très récemment à des rebondissements, plus précisément son attribution. Cela pose la question plus généralement, qui est le créateur d’un parfum ? C’est une question à laquelle il n’est pas si simple de répondre parfois, mais pourquoi ?

Depuis que je connais Auparfum, et après avoir assisté plusieurs fois aux séances de découverte des parfums vintage par Newyorker, Scandal me fascine. Comme Cuir de Russie de Chanel, c’est un parfum qui sublime le goudron de bouleau, par une opération alchimique et magique des chimistes-parfumeurs qui les ont créé, une matière carbonisée, goudronneuse est portée au rang d’odeur d’un suprême raffinement aristocratique. Et puis Scandal a disparu, ça ajoute encore au mythe reconnaissons le ! Et j’ai donc parcouru les sites pour trouver ce précieux Saint-Graal olfactif. Une miniature toute mignonne au départ, oh joie, 3 mL de Scandal pour 20 euros, clic, clic, clic il est à moi ! Fébrilement j’ouvre le colis, et tout tremblant la mouillette s’imprègne du liquide qui monte par capillarité, un peu anxieux je porte le papier à mes narines, et si le jus était foutu, et si en vrai ça me plais pas du tout ce Scandal ??? Je hume, une fois, une seconde fois.... mon dieu, c’est si beau, si chaud, si rond, si... si... si...
Scandal est une légende qui n’est pas usurpée et qui fait vibrer mes fibres les plus enfouies.
Donc par la suite c’est l’exploration systématique de tous les sites pour trouver un vrai flacon de ce monument de parfumerie balayée par les ans.

Et un jour en cherchant autre chose, je trouve une annonce d’une vendeuse italienne pour un flacon d’Eau Scandal, à un prix modique !!! Soit c’est une faussaire, soit cette dame ne connait pas la valeur de ce qu’elle vend ! Intact, en état impeccables sur les photos, je clique et fait donc l’acquisition du flacon, mi hystérique / mi incrédule. Quelques jours plus tard le colis arrive, la fébrilité du collectionneur une nouvelle fois à son comble, véritablement au bord de la syncope !! La bouteille est magnifique, énorme même, la photo ne donnait pas l’idée de la véritable échelle... et le parfum lui-même est un vrai nectar pour les narines. Je suis aux anges et fond en remerciements très émus auprès de la vendeuse. Elle est très touchée et m’explique que c’était le parfum de la tante, morte deux ans plus tôt et qu’après avoir réglé l’héritage, elle vendait certains de ses effets personnels. Cette dame était pianiste à Milan, professeure de piano très aimée et elle m’envoie même une photo de sa tante en sa jeune célébrité ! Je suis confondu d’émotion. Elle ajoute qu’elle vend aussi le flacon d’extrait de ce même Scandal mais que sa tante n’avait pas ouvert et qu’elle veut bien me vendre !!! Vous imaginez bien la suite... comment supporter que les parfums de cette dame soient séparés ?
Pour les très grandes occasions, avec un infini respect, je mets quelques gouttes de cet extrait et deux pschitt de l’Eau, la dernière fois fut pour la cérémonie de l’Olfactorama.

Comblé au delà de que qui est imaginable, je collectionne depuis les autres formats, petits, tout petits, en long... j’ai maintenant une petite famille de flacons de Scandal bien à l’abri dans le coin de plus douillet du frigo.
Il y a quelques jours, à l’occasion d’un rangement de ce dit frigo, je décide de faire des photos de la petite famille et les Scandal posent tous ensemble devant l’objectif et je diffuse le tout fièrement sur instagram, twitter, facebook...
Comme j’aime bien dire plus que le nom du parfum dans la légende des photos, je vérifie ici le nom du créateur et l’année de sortie : André Fraysse en 1933.
Les likes et les cœurs défilent au compteur, mais très vite un instagrameur s’interroge sur l’attribution de Scandal à André Fraysse, "c’est pas Vacher ?" Euh.... bah.... je sais pas moi ! On me dit Fraysse, c’est Fraysse donc ! Je revérifie ici, oui, oui Newyorker parle bien de Fraysse, Fragrantica et Basenote aussi !! (ah tient pour certains c’est 1931 et pas 1933, étrange !)

Entre-temps un second instagrameur lui ne s’interroge pas et affirme que "Scandal c’est Paul Vacher en 1933" ! Ahhhhhhh, mais comment je fais moi ? Le monsieur fait partie d’une maison de parfum et connait bien l’histoire de ce Paul Vacher et en cherchant sur internet il parle sur plusieurs sites et dans des interviews des création de ce Paul Vacher, en indiquant bien qu’entre autre il avait fait Scandal pour Lanvin en 1933 !!
Newyorker est consulté, pour lui c’est bien Fraysse, car l’Osmothèque lui attribue bien Scandal !
Un site qui parle de l’histoire de la maison Lanvin donne quelques précisions sur la branche parfums. On y trouve que les premiers parfums ont été créés par une mystérieuse "Madame Zed" puis que Paul Vacher avait été embauché pour les suivants, un certain André Fraysse devenant son assistant en 1931. Puis qu’en 1935 Paul Vacher quitte Lanvin pour créer les parfums de la maison Le Galion. Donc Rumeur, Prétexte et Scandal ont probablement été créés par les deux chimistes-parfumeurs !

Au fur et à mesure des échanges je modifie les légendes des photos à un rythme effréné, Jeanne réalise que l’attribution sur Auparfum est peut-être fautive et change les noms à vue. Donc vous trouvez pour l’instant la double attribution, mais grâce aux deux instagrameurs on va approfondir ces recherches pour connaitre plus sur les coulisses de la genèse de mon Scandal adoré.... affaire à suivre donc !

Alors au final comment sait-on qui fait un parfum ? La tâche est complexe !
Le problème vient de ce qu’un parfum n’est pas considéré comme une œuvre d’art (une œuvre de l’esprit en droit) et donc qu’elle n’a pas officiellement de créateur selon les lois sur la propriété intellectuelle !

On a donc encore de nos jours des sites comme Dior qui indique pour Diorissimo "Un grand classique créé par Christian Dior en 1956 avec la complicité du grand parfumeur Edmond Roudnitska, qui évoque le muguet fraîchement cueilli au printemps." Alors que tout le monde sait qu’Edmond seul a façonné ce chef-d’œuvre, d’ailleurs comme un défi personnel pour inaugurer une nouvelle manière de composer en parfumerie.

De plus pour les lancements importants, afin de limiter les risques financiers et pour être certain de faire un jus consensuel, les marques ne confient plus les briefs à un seul parfumereur-euse mais à des équipes. Deux, trois, quatre... parfumeurs de la même société de composition (vous savez Firmenich, Givaudan, IFF, Mane, Symrise, Takasago...) pour faire un seul jus ! pas étonnant que le résultat n’ai plus d’angle, ni de personnalité !!

Et puis même si un seul parfumeur-euse est aux mouillettes, il travaille rarement seul, il travaille souvent avec un-e assistant-e , jeune parfumeur qui apprend le métier auprès du "maitre" (attention à ne pas confondre avec leur "préparateur-trice" qui est la personne qui réalise les pesées des matières premières en suivant sa formule. Mais parfois l’assistant est aussi le préparateur) Et donc dans quelle mesure l’assistant a sa part dans la création ?
Surtout que dans ce métier très hiérarchisé, il faut faire ses preuves, gagner des jalons, pour monter dans la pyramide (junior, assistant... jusqu’à master perfumer !! l’empyrée) et pour cela il faut avoir eu l’occasion de montrer ses talents dans le milieu en ayant composé un parfum à succès. Comment faire ? sous la tutelle du maitre, le disciple compose un jus pour répondre à un brief, c’est lui qui est à la manœuvre et le maitre ne fait que conseiller, orienter... si le brief est remporté, que la marque à l’initiative du parfum accepte la proposition, le parfum sort sur le marché. Dans ce cas, le milieu des parfumeurs félicite le disciple, les journalistes spécialisés font une interview du maitre et le grand public lui pense que c’est le styliste de la marque qui a composé le parfum entre un défilé à Rome et une soirée VIP à New-York !

La niche elle est différente car plus souvent centrée sur une personnalité.
Serge Lutens dit bien qu’il ne compose pas ses parfums, il est directeur artistique, il a les idées, les parfumeurs auxquels il fait appel sont là pour matérialiser ses idées. Et cela est payant car il pousse les parfumeurs sur des terrains qu’ils n’auraient peut être pas exploré autrement (voyez Féminité du Bois, Iris Silver Mist, Serge Noire...)
Frédéric Malle lui a reproduit le concept d’édition littéraire à la parfumerie, il met donc en avant des auteurs de parfums, et logiquement, mais c’était une révolution dans le métier, il a apposé le nom du créateur sur le flacon, en dessous du nom du parfum, comme pour un livre. L’Artisan Parfumeur vient d’ailleurs de faire la même chose avec les parfums de Daphé Bugey pour sa gamme Natura Fabularis.

On trouve aussi des marques de niche dont le gérant est aussi le créateur, oui Vero Kern, je pense à toi !!

Donc sans cadre juridique, rien n’est simple, avec en plus les interférences entre l’ego, le marketing. Les envies de certains parfumeurs d’être reconnus plus largement auprès du public, mais aussi dans l’autre sens, de rester anonyme quand ils font des jus commerciaux "alimentaires" et dont ils ne sont pas particulièrement fiers, on les comprend, ces parfums parlent si peu de leur créativité et exprime si mal les motivations qu’ils ont eu pour faire ce métier.

Alors imaginez quand la marque a disparu, que les archives sont dispersées, les parfumeurs quasi oubliés !! C’est pour cela que je veux sauver le maximum de ce que l’on peut connaitre sur cette mémoire qui s’évapore, la vie des hommes et femmes qui ont façonné les parfums qui nous émeuvent !
Auparfum a aussi cette mission patrimoniale, conserver les éléments qui sont au centre de la création olfactive, les parfums passent, changent, nos avis sur eux aussi, mais il faut garder la mémoire de tout cela et grâce à Jeanne, Dominique, les rédacteurs, les membres, les visiteurs cela se fait ici, de manière vivante, réactive, électrique, douloureuse parfois.

(PS oui j’ai eu mal, pour Jeanne, en lisant les commentaires récents, je n’ai pu intervenir sous l’effet de la sidération que provoquait ces lectures qui attaquaient injustement le fondement de ce qu’est Auparfum ! Le but est de construire, de partager, débattre, et l’on est démunis quand un hussard entre dans l’auberge espagnole, n’apporte que des apéros rances, critique le repas, crache dans le potage et part en claquant la porte dans l’outrance d’un mouvement de cape théâtral ! Bon vent !! Nous on va continuer à sortir nos mouillettes, s’entre-snifer nos poignets, saliver avec un vrai beau gourmand, grimacer avec les bois-qui-piquent machos, trépigner en attendant Superstitious... et puis, car on le fait trop rarement, faire un énorme bisou à Jeanne qui orchestre tout ça, inlassablement, diffusant l’énergie à l’équipe tout autour !!)

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par Garance2, le 4 mars 2017 à 10:42

Merci Passacaille pour le récit de cet émouvant jeu de pistes. Je l’ai lu comme on lit une nouvelle. J’ai le coeur serré par la mort d’une vieille musicienne italienne, le nez empli des effluves puissantes du goudron de bouleau... et peu importe si je n’ai jamais senti cette odeur, c’est à présent pour moi celle d’un air de piano mélancolique venu de Milan, d’ une mystérieuse madame Z, d’ un parfum de Scandal.
Merci aussi pour les renseignements plus techniques. C’est pour cela que j’aime au parfum, et depuis peu-J’ai un certain retard sur la question, j’en conviens- la revue Nez : le mélange d’informations scientifiques, techniques avec une vision du parfum qui peut être aussi sociologique, et parfois poétique.

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par laprincesseaupetitpoids, le 12 novembre 2020 à 18:15

Passacaille cet article est très beau et très enrichissant ....je suis étonnée j’ai reçu avec une commande un échantillon d’une eau de parfum, récente je suppose, Scandal de JPG ???? Comme c’est bizarre comme c’est étrange

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par DOMfromBE, le 12 novembre 2020 à 18:47

Tout comme désormais Joy est associé à Dior et bientôt les parfums Patou seront oubliés sauf des grisonnants nostalgiques.
Le nom Scandal est passé chez JPG.

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par laprincesseaupetitpoids, le 14 novembre 2020 à 13:33

Hello DOMfrom BE
Le séjour à Namur va nécessiter d’y passer quelques jours mais quand pourrons nous circuler et voyager librement je n’ose y penser...j’ai besoin de votre aide pouvez-vous m’expliquer pourquoi Chamade m’est si insupportable et écoeurant ?
Thanks a lot

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par DOMfromBE, le 14 novembre 2020 à 14:18

Hello,
Je ne suis ni dans votre nez ni dans votre tête, lol. Chacun de nous réagit à un parfum, en tout ou en partie.
Chamade, j’aurais aimé pouvoir l’apprécier, comme d’autres. Mais dans mon cas, progressivement, j’ai découvert que je ne supportais pas les notes de cassis, de tubéreuse, de gardénia, certaines fleurs d’oranger, la menthe, le basilic. Tout ça me donne la migraine. C’est sans espoir.
J’en ai refilé, revendu et regretté, des achats impulsifs.
Dès lors, je ne peux pas répondre à votre question.
Maintenant j’essaie de rester dans mes valises. On m’a reproché un manque d’ouverture ou de curiosité olfactive. Ce n’est pas entièrement faux. J’aime entretenir certains repères.
Bon weekend.

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par DOMfromBE, le 14 novembre 2020 à 14:19

Balises !
Satané GSM.

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par laprincesseaupetitpoids, le 14 novembre 2020 à 14:46

La tubéreuse il me reste un fond de flacon Chloé celui de KL il doit avoir 30 ans ou plus je ne peux plus le supporter !
Le parfum c’est comme les vêtements et les chaussures on peut aimer des tas de trucs mais n’avoir pas envie de les porter ou ne pas pouvoir il faut déterminer son style et basta !
Je vais éviter les achats d’impulsion (j’ai tout de même commandé Joy de Patou
sur ebay ) Let’s see and smell..!.Un grand merci pour vos réponses

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par Petrichor, le 15 novembre 2020 à 02:40

Pas d’inquiétude, je ne cherche pas à forcer mes goûts sur LaPrincesseaupetitpoid.
.
Chamade évolue tellement entre le début vert, et la fin balsamique, je voulais m’assurer qu’on parlait du même parfum. Je trouvais triste qu’elle se résolve au "Fontaine, je ne boirais pas...". L’extrait actuel est un dinosaure, en terme de qualité. (J’ai soudainement l’impression d’être un prof de littérature, qui force des gens à lire des classiques trop tôt dans leur vie.)
.
Je ne sais pas pour vous, mais j’ai progressé en parfum à coup de revirement à 180°. À une époque, je me méfiais du patchouli, comme si c’était forcément vulgaire. Et je n’ai jamais aimé les vétivers, jusqu’à Sycomore.
.
Vos migraines sont presque du même niveau que des allergies. C’est un peu hors sujet. ((Et c’est moi qui dit ça)) Vous avez des migraines vis-à-vis de mes notes préférés. Donc désormais, je m’estime chanceux. Seuls certains boisé-ambré, et les surdoses d’iso-E-super, me passent l’humeur au papier de verre.

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par laprincesseaupetitpoids, le 15 novembre 2020 à 10:31

Hello Petrichor je me demandais si c’était risqué (oh le risque n’est pas important) d’acheter un FEMME parfum de toilette de 1951 le flacon n’est pas plein certes mais le risque existe-t-il que le parfum ait tourné ?
J’aimerais me lancer dans l’achat d’ anciens parfums je crains cependant d’être déçue dans la plupart des cas (mon Chloé lui est intact il empeste la tubéreuse pardon j’adore l’odeur mais je ne peux le supporter sur moi )
Merci de votre aide (et soyez certain que je ne me sentirai pas influencée)

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par Petrichor, le 15 novembre 2020 à 22:12

Oui, les vieux "Femme" de Rochas valent très souvent le coup, même les flacons sans spray déjà ouverts.
On en trouve encore assez souvent à moins de 1 €/ml pour le PDT, ou 50€ les 15ml pour l’extrait.
Et, hors question de goût personnel, en dépit du prix normal, c’est un parfum assez génial qui rivalise avec ce qu’il y a de plus cher aujourd’hui.

Quel que soit le parfum vintage, les astuces principales sont :
. la boîte
(On veut un flacon qui sort d’une armoire, et pas un flacon qui a servi de décoration. La boîte renforce nos chances.)
. déballé > encore emballé
(Car on voit le contenu. Beaucoup de flacons d’extrait, ou de recharge de vapo pour sac, présentent un risque d’évaporation quasi complète. Un peu d’évaporation n’est pas un problème.)
. "Atomiseur" est un mot ambigüe.
Genre dans les année 60, ça désigne l’invention des spray normaux. Mais après, ça désigne les flacon sous pression, avec gaz propulseur, et ils vieillissent moins bien.

Les parfums classiques ont souvent "du gras", comme dit Jean-Claude Elena, et résistent bien aux décennies. C’est-à-dire qu’on retrouve en tête coeur et fonds des extractions naturelles, dont le coté gras et varié chimiquement semblent mieux protéger les équilibres du parfum sur les décennies.

Quand les notes de têtes sont détériorées, le début sent souvent la lavande qui a tournée. C’est un peu l’équivalent olfactif du "scratch" que fait la tête d’un lecteur de vinyle en se posant sur le disque. Mais 15mn après le reste du parfum est souvent encore bien.

Les notes de cœur et fond qui ont mal vieilli donne la "soupe" propre aux vieux vintage. C’est un dire un accord d’ambre, santal, vétiver, vanille, girofle, et notes animales. C’est quelque chose entre l’effet "boule" de Arpège, et l’accord marron glacé des Caron, mais en complètement déséquilibré et informe.

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par Farnesiano, le 16 novembre 2020 à 08:58

A défaut de trouver un flacon de Femme de Rochas qui vous plaise, jetez, si vous en avez la possibilité, un coup de narine vers L’Âme perdue de Le Galion, qui lui est assez proche. Peut-être plus sombre mais d’une sensualité aussi troublante qu’addictive, cette composition de Rodrigo Flores-Roux nous replonge dans le charme et la profondeur des grands chypres d’antan. Moi, j’adore ! ;-)
Voir critique de Juliette Fallu sur ce site. Bonne découverte !
https://auparfum.bynez.com/le-galion-l-ame-perdue-4126

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par laprincesseaupetitpoids, le 16 novembre 2020 à 10:09

Merci Farnesiano il est très tentant j’ai lu la critique il faudra attendre pour le découvrir ...est-il possible d’acheter des échantillons de parfums qu’on a envie de tester avant de se lancer dans l’achat de flacon de 30 voire 50 ou 100 ml pour certains ?
Peut-être s’inscrire à la box est une bonne idée

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par Petrichor, le 15 novembre 2020 à 02:00

Je veux être optimiste.
Joy, Scandal, ou L’interdit datent d’une époque où il y avait peu de sorties. On peut compter les sorties intéressantes d’une décennie sur les doigts de ses mains.
.
Ces faux Joy, Scandal, et L’interdit sont des sorties parmi des milliers, et ils n’innovent pas. Passe une génération, grosso modo 20 ans, ils seront totalement sortis des consciences.
Mais les gens appelés par le parfum apprendront encore que ces noms, les vrais, correspondent à des jalons de la parfumerie moderne.

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Doblis

par Doblis, le 18 janvier 2015 à 22:05

Merci Newyorker pour cet excellent article qui me rend jaloux de ne pas connaître ce parfum, les parfums de type "cuir" étant mes favoris.
Est-on loin de Tabac Blond de Caron (sans doute plus doux), de Cuir de Russie de Chanel (sans toute plus poudré et animalisé), de Cabochard de Grès (peut-être plus civilisé) ?

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par giovanni, le 16 janvier 2015 à 21:01

Divin. Je l’ai porté assez longtemps, ayant trouvé autrefois un grand flacon d’extrait chez un parfumeur qui gardait ce genre de choses pour les bons clients.
Comme j’étais un gamin, je trouvais que Scandal était un nom amusant. Mais enfin, tout ce que j’y trouvais de scandaleux était l’extrême richesse, l’extrême complexité, cette construction toute en oxymores ... A la fois très sombre et parfaitement lumineux, la souplesse du plus bel iris et la pointe d’un bouleau délicieux. Il est vrai que cet iris là n’était pas poudreux, parce que beaucoup trop gras et beaucoup trop fin....
En comparaison, le jour où j’ai senti Cuir de Russie, j’ai été presque dégouté par cette invasions de poudre (celle-là oui un peu scandaleuse, presque vulgaire).
Je donnerai cher pour en retrouver. Cependant, vu ce que Lanvin a fait de Rumeur, il vaudrait peut-être mieux de s’abstenir.

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Cymoril

par Cymoril, le 16 janvier 2015 à 19:13

Je dois avouer que je n’ai jamais trouvé le moindre scandale dans ce parfum tant je le trouve confortable ! C’est un cachemire, des gants de cuir, une cigarette avec des traces pourpres autours du papier... Attendant tranquillement au chaud dans une vieille auto.(Pas loin d’Aryse en fait ;-) )
Ce que j’adore avec lui c’est en effet de réussir à réunir un aspect mat (fumé et poussiéreux) et huileux (acre/acide) avec un liant floral à peine esquissé mais totalement nécessaire... Patiné mais lumineux... Bon j’arrête de paraphraser et je me lance dans une belle idiotie : Scandal, c’est un parfum doudou (pour dominatrice de repos le week end soit !).

Je suis presque rassuré de lire que tes vintages ont la tête bancale : je n’ai jamais réussi à avoir une version "intacte" !

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par Aryse, le 16 janvier 2015 à 23:20

Ah Cymo, que de cigarettes nous avons grillées ensemble sur les sièges en cuir de cette vieille bagnole.... et tout cela en philosophant sur les parfums scandaleux ;-)

Mais, sortis de l’auto, nous sommes redevenus des gens tout à fait respectables...

Bonne soirée.

JP

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par Cymoril, le 18 janvier 2015 à 15:36

N’est ce pas Aryse ? mais effectivement : ce qui se passe dans une vieille auto, reste dans la vieille auto :-p

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Bianca

par Bianca, le 16 janvier 2015 à 10:13

Très jolie description écrite avec talent. Je n’ai pas connu ce parfum mais ce réalisme dans la description, on s’y sentirait !
Des notes d’olives, c’est la première fois que je lis celà au sujet du parfum (vertes ou noire ?) et justement j’aime l’odeur de l’olive noire, celle aussi qu’on retrouve dans le savon d’Alep. Avez-vous en tête un parfum existant dans lequel je pourrais retrouver cette note ?

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par Memories, le 16 janvier 2015 à 01:12

Merci pour cet article Newyorker.Scandal fait partie d’une catégorie de parfums créés pour défrayer la chronique à la fin des Années folles comme le furent également Rumeur de la même maison et Tabu de Dana (surnommé lui, à l’époque, "le parfum de la putain".

Scandal est l’un de mes préférés chez Lanvin, mais je dois dire qu’il ne me semble pas vraiment scandaleux et qu’il aurait parfaitement sa place dans les parfums cuir-tabac actuels.Le côté scandaleux à l’époque résulte de ce qu’il était sensé représenter à la fin de son évolution.

En ce qui me concerne, son départ m’a semblé un peu trop sucré et m’évoque la senteur de bonbons à la violette.Cependant, ce départ passé, il évolue ensuite vers un cuir que je qualifierai de chaleureux et confortable, plutôt doux et qui -je vous rejoins- se poudre délicieusement.Le tabac apparait ensuite mêlé à des notes fumées donnant une impression de cigarettes de basse qualité (je dirais presque de "clopes") qui peuvent laisser une impression de vulgarité et de personnes peu soignées.

Au final, c’est ce fond que l’on retient et qui, à l’époque, a permis de donné son nom à ce parfum destiné à l’origine à être porté par des femmes.L’impression générale qui en résulte est, en effet, celle d’une femme très distinguée qui, s’encanaillant pour un soir, aurait fumé cigarettes après cigarettes (en imprégnat ses vêtements),ce qui était encore mal vu à l’époque, puis, entrant dans sa voiture se serait endormie sur le siège en cuir....En ouvrant la porte plusieurs heures après, le mélange des effluves donne une idée de la senteur de Scandal.

Et, effectivement, l’autre scandale est l’arrêt de ce beau parfum...Rendez-nous ce bijou des Années folles SVP....

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Passacaille

Passacaille

a porté Scandal le 2 mai 2016

Maître de conférences à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, il est responsable du master Formulation et évaluation sensorielle en parfumerie, en partenariat avec l’École supérieure du (...)
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