Auparfum

Opium

PoisonFlower

par PoisonFlower, le 9 septembre 2010

En guise de préambule, je voudrais évoquer un film de William Wyler (le papa de Ben-Hur), The letter (1940), avec la géniale Bette Davis. Cette dernière incarne Leslie Crosbie, la femme du dirigeant d’une plantation de caoutchouc en Malaisie, qui dans l’impressionnante scène d’ouverture abat de plusieurs balles Geoff Hammond, un ami de son mari. Au moment où elle doit justifier cet acte, elle explique que l’homme avait tenté de la violer. Elle semble donc blanchie, jusqu’au moment où la veuve de la victime lui fait savoir qu’elle est en possession d’une lettre dans laquelle Leslie avait donné rendez-vous à Hammond le soir du meurtre. Mme Hammond propose alors un marché à Leslie, qui devra venir lui porter en personne 10.000 dollars si elle veut récupérer la lettre au contenu compromettant. Leslie accepte le marché et se rend dans le quartier chinois de la ville où habite Mme Hammond. L’échange est prévu dans ce qui semble être une boutique d’antiquités chinoises, dans laquelle règne une atmosphère aussi étouffante, de par la chaleur torride qui règne dans le pays, qu’enfumée, le lieu dissimulant très certainement une fumerie d’opium. Et Leslie de se retrouver nez à nez avec Mme Hammond, une Eurasienne somptueusement vêtue et parée, à la beauté et à l’allure autoritaires, dont le regard noir en dit long sur le ressentiment qu’elle éprouve à l’égard de celle qui lui a ravi son mari...

Vous l’aurez compris, beaucoup de choses dans ce film m’évoquent l’univers d’Opium et le personnage de Mme Hammond (que je vous invite à contempler ici : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/28/Gale_Sondergaard_in_The_Letter_trailer.jpg), avec ses airs d’impératrice de Chine (à la base, le souhait d’Yves Saint Laurent lui-même était d’ailleurs de "créer un parfum pour l’impératrice de Chine"), représente pour moi l’archétype poussé à l’extrême de la femme Opium telle que je me l’imagine, c’est-à-dire une femme dotée d’une forte personnalité, élégante et sophistiquée, d’une féminité triomphante, presque intimidante, dont chaque entrée dans une pièce est une apparition. En un mot, fascinante. Je l’imagine également grande fumeuse, tant le magnifique fond de la composition m’évoque les volutes de fumée de quelque cigarette raffinée ou autre substance illicite...

En bref, l’adjectif inoubliable prend véritablement tout son sens avec Opium, parfum au pouvoir d’évocation extraordinaire, peut-être le seul qui me fasse autant voyager et rêver chaque fois que je le respire.

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