Auparfum

Angel

Petrichor

par Petrichor, le 1er avril 2019

Il y a de l’ironie dans ton propos. Prenons plutôt d’un oeil positif que, pour une fois, ce soit la direction artistique qui bousille un parfum, davantage que la radinerie sur le prix de la formule, ou les restrictions sur les allergènes.

Je m’estime perdant, et du côté de l’art de la parfumerie on est perdant, puisque "Angel" est passé d’exceptionnel à tout juste bon. Le niveau des sorties actuelles c’est "ras des pâquerettes", et on applaudit quand on voit une taupinière. Quelques monuments tiennent bon, par exemple "Aromatics elixir" de Clinique, dans la même catégorie des gros patchouli ambitieux. Ce qui m’étonne avec Angel, c’est que ce n’est plus le même parfum -il ne fait plus le même effet-, et les gens font comme si.

Pour l’instant il se maintient dans les meilleures ventes. Donc oui, à proprement parler, la reformulation est un succès. Mais Angel ça a toujours été un gros budget publicité. Ca dope artificiellement les ventes. Ca porte l’illusion : les gens achète l’idée de Angel, de ce que c’était, au lieu de vérifier la version actuelle. La pub a un effet retardateur sur la prise de conscience.

On peut comparer à "J’adore". Lui aussi est devenu sa propre contrefaçon, mais avec la publicité ça passe. Lui aussi a presque changé de catégorie olfactive. C’était un champaca ambré par Calice Becker, plein de nuances, qui innovait sur une nouvelle note lierre. Aujourd’hui c’est du shampoing, c’est une base jasmin et une base rose, et on paie le faux au prix du vrai.

Je ne veux pas croire que ces versions standardisées, goût générique, se vendent mieux que les anciens. J’imagine que la cliente "J’adore" fait le calcul "je veux un bon parfum + sans chercher une plombe = celui de la pub". De la part de Mugler c’est plus bizarre, parce qu’ils ont ôté à Angel son côté risqué *. Pourtant ils continuent à utiliser cet ingrédient "risque" pour les nouvelles sorties et le flankers.

L’actuelle EDT de Angel donne un meilleur panorama de ce qu’était l’EDP original. D’un sens elle est plus équilibrée. On sent le cassis qui fait fruitchouli, on sent le caractère floral sec vis-à-vis du patchouli et du cashmeran (mais pas aussi tonka coumarine foin), et pendant 1 minute on retrouve un peu de la tension dramatique de l’original.

*bye-bye cassis, alphalte, tonka sec, pomme verte, androgynie ; plus fort le "safe", la guimauve, et le doudou patchouli benjoin vanille ; Peut-être que la coumarine + sirop ça faisait trop année 80, façon "Vanderbilt" de Grosjman.

Votre réponse

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

à la une

Tutti Twilly

Tutti Twilly - Hermès

Voilà une création dont les idées sont comme ses notes fruitées : vives, fusantes, presque vrillantes !

en ce moment

il y a 12 heures

Bonjour Christine, De belles propositions, dont le trop peu vanté One Love de Scherrer, vous(…)

il y a 14 heures

Merci Adina pour vos précieux conseils...et vos "pistes "intéressantes ! J’apprécie beaucoup(…)

il y a 15 heures

Merci beaucoup Blanche pour votre réponse si pertinente et réaliste !!!Vous avez tout à fait(…)

Dernières critiques

Iris Médicis intense - Nicolaï

Sous le soleil de Toscane

Encre indigo - Lalique

Roche en fusion

Belle de Niassa - Caron

Fleur au zénith

Avec le soutien de nos grands partenaires