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Sur la plage ensoleillée, koala et fleurs de Grasse : la revue de sorties parfums #6

par Anne-Sophie Hojlo, le 27 juin 2020

Parce qu’il y a de plus en plus de lancements, y compris dans les marques de niche, et que l’équipe d’Auparfum tient à vous informer de façon la plus complète possible, voici la revue de sorties, tour d’horizon des flacons qui sont arrivés sur nos bureaux ces dernières semaines.

Été oblige, c’est une atmosphère très Riviera qui plane sur les derniers lancements, entre plages de la Côte d’Azur et champs de fleurs du pays grassois.
Gas, marque de bijoux fantaisie née à Saint-Tropez dans les années 60, avait depuis 2006 à son catalogue Ensoleille-moi, un bouquet solaire et exotique signé Mathilde Laurent. Il est désormais rejoint par trois nouvelles créations. Summer 69 (notre préféré), « à l’identité mystérieuse et sauvage », se situe dans la lignée très solaire de son prédécesseur, mariant tubéreuse, jasmin, vanille, santal et musc. Sable d’Ambre « prolonge ce doux rêve d’un soleil qui dure toute l’année », grâce à des notes de fleur d’oranger, cyprès, cumin, ambre et bois de cachemire. Enfin, décrit comme « la plus pure capture de la floraison des mimosas embaumant les collines de la Riviera », Sea Mimosa livre une interprétation réussie des pompons jaunes, légèrement aqueuse sans tomber dans la caricature.
Eaux de parfum 95 euros/100 ml.

C’est également le mimosa qui est à l’honneur chez Fragonard avec Belle de Grasse, dans une version plus doudou et amandée cette fois. Shyamala Maisondieu recrée « un bruissement olfactif de feuilles de violette, soutenu d’une goutte d’essence de bergamote pour décupler un cœur d’absolue de mimosa et de fleur d’oranger, souligné de lilas ». La composition ravira les amoureux de l’ancien Mimosa de la maison, dont elle s’avère proche (et à prix toujours aussi doux). Pas de jaloux, ces messieurs ont eux droit à Beau de Provence, un figuier crémeux et boisé signé Karine Dubreuil.
Eaux de toilette 36 euros/100 ml.

Restons à Grasse avec le dernier né de Matière Première, la marque lancée l’année dernière par le parfumeur Aurélien Guichard. Radical Rose met en lumière un ingrédient emblématique du berceau de la parfumerie française, et avec force projecteurs, puisqu’il est présenté comme contenant « la plus grande quantité au monde » d’absolue de rose centifolia, qui est produite en culture biologique par Matière Première elle-même.
Eau de parfum 29 euros/6 ml, 190 euros/100 ml.

Rose encore chez Aesop, avec Rōzu, inspiré « de la vie, de l’œuvre et des passions de la designer moderniste Charlotte Perriand ». Habillant la fleur, transparente et presque métallique, de shiso et de bois de gaiac, la composition retrace « le cycle de vie complet de la rose, du terreau dans lequel elle prend racine à son embaumante floraison, jusqu’au flétrissement de ses pétales délicats ». Et c’est plutôt réussi.
Eau de parfum 150 euros/50ml.

Rose enfin chez Versace, parmi cinq autres matières premières phares de la parfumerie, puisque la maison de couture milanaise lance, après la quasi-totalité de ses concurrentes, sa gamme exclusive dédiée à « l’amour des matières nobles et au savoir-faire d’exception », Atelier Versace. Signé Nathalie Lorson, Éclat de rose associe la rose centifolia du Maroc à l’ambrox, à l’ambre, à l’encens, aux bois, au tabac et au musc. Comme c’est le cas pour ses comparses Cédrat de Diamante, Jasmin au soleil, Santal boisé, Figue blanche et Vanille rouge, c’est avant tout son prix qui s’avère marquer les esprits.
Eau de parfum 345 euros/ 100ml.

L’ambiance se fait florale également chez Hiram Green avec Vivacious. Après la tubéreuse de Moon Bloom et la fleur de cassie cuirée de Hyde, le parfumeur adepte du naturel a choisi d’interpréter la violette. Inspirée des premiers victoriens, mais « actualisée pour le XXIe siècle », cette nouvelle création comprend des notes de bergamote, d’œillet, d’iris et d’ambre, donnant naissance à un « parfum exubérant et joyeux, parfait pour mettre du piquant dans votre vie ».
Eau de parfum 155 euros/50ml.

C’est une fleur plus confidentielle qui s’illustre chez Maison Violet : l’angélique, aux intonations de musc végétal. Cycle 001 inaugure une nouvelle collection constituée de parfums en édition limitée à 1000 exemplaires, mais dont les flacons seront rechargeables. « Entre abstraction et réalité », Patrice Revillard « rehausse le spectre minéral et épicé » de l’angélique grâce à de l’encens, du poivre et de l’ambrox, créant un joli nuage irisé boisé et musqué.
Extrait de parfum 87 euros/100 ml, recharge aluminium 110 euros/200 ml.

Zoologist, qui nous a habitués à ses excentricités, s’intéresse aussi à une matière première rarement mise en avant en parfumerie : l’eucalyptus. Le marsupial symbole de l’Australie qui se régale de ses feuilles donne son nom à la fragrance imaginée par Spyros Drosopoulos (par ailleurs fondateur de la marque Baruti) : Koala. Dépeinte comme « un parfum unique et insouciant qui se blottit autour de vous », elle combine les notes aromatiques et fraîches de l’eucalyptus à du pin, du miel, du géranium, du vétiver, de la mousse de chêne et de l’ambre.
Extrait de parfum 165 euros/60 ml.

Retour enfin à des ingrédients plus familiers avec Histoires de parfums. Quoi de mieux que des agrumes ensoleillés pour célébrer l’arrivée de l’été ? La collection « Ceci n’est pas un flacon bleu » s’enrichit d’un sixième opus suscité par le poème « La Terre est bleue comme une orange » que Paul Eluard adressa à Gala. « Parfum des passions fraîches qui illuminent le jour, bousculent les sens et ouvrent le champ des possibles », Ceci n’est pas un flacon bleu 1/.6 agrémente un cocktail hespéridé (orange, pamplemousse, yuzu) de lotus, néroli, vanille et muscs blancs. Propre jusqu’à en paraître aseptisé, il nous évoque, bien plus que les amours estivales…un grand nettoyage de printemps.
Eau de parfum 38 euros/15 ml, 105 euros/60 ml, 165 euros/120 ml.

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par Bluebell, le 1er mars 2021 à 22:17

Je conseille vivement d’aller sentir « Belle de Grasse » de Fragonard, quelle belle surprise. Un bouquet superbe (violette, lila, mimosa) qui devient délicieusement baumé, rond et poudré (heliothrope et musc). Je lui trouve une certaine parenté avec « L´heure bleue ». Moins innocent qu’il en a l’air et assez sophistiqué. Une très belle découverte alors que je ne suis pas une adepte du mimosa d’ordinaire. Bravo à cette maison de proposer des parfums de telle qualité sans céder à la hausse des prix délirante qui règne depuis plusieurs années !

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par En recherche , le 5 décembre 2021 à 18:29

Cet été je me suis laissée tentee par Belle de Grasse et Sea Mimosa.
J’ai préféré le premier car il m’a semblé plus aérien, plus doux et c’était le premier parfum qui m’a ramené en enfance, chez mon arrière grand mère a Cassis l’été..
Le second est plus lacté. Plus chaud, il a une présence pour un parfum dit, d’été, je me met en ce moment en soirée, et il s’accorde parfaitement avec cette légère neige tombante.

Merci

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