Un Matin d’orage

J’aime décidément vraiment le gardénia et ses différentes façons de le traiter...

Bien plus opulent, sombre et ’dépravé’ dans Une Voix Noire de Lutens... alors qu’il est dans Un matin d’Orage très frais, lumineux, émergent et humide ...

J’aime beaucoup :)

Et pour une fois chez Goutal, pas de petit nom cucul la praline style ’petite chérie’ ou ’grand amour’, juste un nom poétique et évocateur ;)

Un Matin d’Orage mérite bien son nom. Ce parfum réussit à illustrer cet instant où les fleurs blanches exhalent leur parfum après l’ondée du matin...

Il s’ouvre sur des notes humides, fraîches, avec cette petite note d’ozone presque métallique. Puis arrive un gardénia subtil, délicat, envoûtant. A la fois frais, opulent, sage mais pas trop, légèrement poudré. Le sillage est très réduit, mais il est un compagnon fidèle car la tenue est bonne. Je le sens au détour d’un geste, discret mais toujours bien là.

Jamais un parfum ne m’aura autant touchée, bouleversée même. Il ne me rappelle pourtant rien de connu. Pour moi il évoque admirablement ce que son nom figure : un jardin vert, orné de fleurs blanches, un matin après l’ondée. Un ciel encore gris que les lueurs du matin commencent à peine à réchauffer, l’humidité de l’herbe...

Je lui trouve quelque chose de nostalgique, presque mélancolique. Je me suis sentie comme si le temps s’était suspendu, arrêté sur cet instant particulier.

Un parfum plein de poésie. Et à titre purement personnel, un véritable coup de foudre, la rencontre que j’attendais.

(A noter que l’eau de parfum est vraiment différente et ne m’a absolument pas fait le même effet, je n’y ai pas retrouvé les sensations que j’avais avec l’eau de toilette)

Je ne me lasse pas de l’eau de toilette. Elle me donne la pêche, le coup de fouet, l’envie d’aller de l’avant, quand je me sens lasse, fatiguée, usée ou quand il fait lourd comme aujourd’hui. Je m’en asperge de manière presque outrancière. Très frais oui, pêchu oui, mais sage certainement pas !!! L’eau de toilette réveille chez les uns ou les autres tellement d’images poétiques ! J’adore celle de la balançoire dans le jardin anarchique après un orage. Moi, c’est une journée d’orage, justement, où lors d’une déambulation dans le cloître de la cathédrale Saint-Etienne à Cahors, je suis restée en admiration devant une sculpture d’un des piliers représentant Sanson dormant sur les genoux de Dalilla alors que la perfide profitait de ce moment de faiblesse pour lui couper les cheveux ...
Par contre je ne suis absolument pas convaincue par l’eau de parfum où l’aspect fusant électrique comme un éclair suivi d’un coup de tonnerre a été complètement gommé....

Si je ne me trompe pas, il vient de sortir en version EDP, quelqu’un l’a déjà testé ?

Bonjour à tous et à toutes,

bien que je lise quasiment quotidiennement ce blog depuis maintenant 4ans, je n’ai jamais sauté le pas.
Voici donc mon premier avis (premier avis de ma vie sur un site quel qu’il soit !)

Tout d’abord, merci à vous tous qui alimentez ce site en commentaires passionnants et souvent poétiques. À force de vous lire je commence à vous connaître un peu, du moins ce que vous laissez filtrer de vos personnalités, et je suis toujours ravie de vous retrouver dans vos pérégrinations en quête de la beauté. Merci aussi à Jeanne, qui a su mettre en place et faire vivre cette mine d’or du net, devenue référence, et qui offre des critiques variées, personnelles et DE QUALITÉ (denrée rare, de nos jours...)

Si j’ai choisi Un matin d’orage pour me lancer, c’est parce qu’il est le premier parfum acheté complètement à l’aveugle après avoir lu les critiques sur auparfum. (ainsi que qqs autres blogs référencés dans "l’actu des blogs" et qui sont, eux aussi, très bien écrits).
J’ai été très intriguée par les notes décrites, l’accord métallique, la pureté etc... mais je pense que ce sont surtout les avis de Jicky (pour la description précise des notes) et Phoebus qui m’ont achevée !
"quand j’essayais d’enlever l’eau de pluie d’un revers de main avant de poser mes fesses sur la balançoire pas vraiment plus sèche qu’avant ; puis en général, juste après, j’allais tirer une branche de pommier, la lâcher et rire en me faisant tremper par une pluie de gouttelettes, de feuilles et de pétales de pommier, avec toujours en fond un mélange d’effluves d’herbe mouillée et de macadam trempé" copiright Phoebus.
Alors bien sûr nous n’avons pas eu la même enfance, mais les jeux dans le jardin sous la pluie ont aussi marqué la mienne, et tout ça m’a touchée.

Hop un coup de tête, quelques clics, un paypal et quelques jours plus tard dans ma boite au lettres ! C’était plutôt téméraire pour un porte monnaie d’étudiante ! :)

Coeur battant en ouvrant le colis, ... 1er pshit ....

... comment a-t-elle réussi à faire ça ???
comment a-t-elle fait pour créer cette étincelle olfactive, ce crissement frais sans être jamais froid, comme si l’on mordait à pleines dents dans une pêche pas mûre, un peu acide, croquante... on la sens sous la dent, elle devient tactile, on discerne un aspect presque métallique, l’eau, l’eau froide sur les pierre.
Dans ce premier shoot je distingue aussi quelque chose d’aromatique, qui pique très brièvement le nez, comme une feuille de menthe sauvage froissée, ou du shiso ? impression très fugace (pas d’impression mentholée) mais bien là.
Pour moi, les premières notes sentent réellement le printemps. Le vent frais et pur, le petit matin frisquet, les fruits goûtés sur l’arbre avant maturité, la pluie sur le métal froid des bancs.
C’est vif, humide, mais pas vert à proprement parlé car aucune trace de l’âpreté verte du galbanum que l’on peut retrouver dans de nombreux parfums dits verts...

Ensuite, assez rapidement (et encore plus sur la peau), il prend une tournure radicalement différente.
J’ai lu dans un avis qu’on lui trouvait une ressemblance avec l’eau croupie d’un bouquet de fleurs fanées. Je comprends tout à fait ce point de vue mais ce n’est pas pour autant négatif à mon sens.
Il est vrai que j’ai une nette impression de fleur qui se fane. Non pas l’odeur de la fleur fanée, c’est plutôt la fleur coupée, épanouie dans son vase qui commence à "tourner" et diffuse ses dernières effluves dans son dernier sursaut de vie ... c’est bien glauque mon histoire ! je vous l’accorde... bon, on ne parle que d’une fleur, hein ! :)
Plus concrètement, ce qui était au départ fusant et pétillant se fleuri et se chauffe, tourne un peu. Cela reste très naturel, palpable, mais n’a plus la même identité : de fruit pas mûr, on passe à fleur flétrie.... Et ce glissement se fait sans aucun couac.
J’imagine que c’est ici qu’on rencontre le gardénia, ça paraîtrait logique, mais c’est une fleur que je ne sais pas reconnaître.
Et puis, le fond qui s’est légèrement animalisé, s’étale doucement sur la peau pendant longtemps, comme un chat qui s’étire de tout son long, au soleil, en ronronnant. ("tu sens le chat" commentaire mon amoureux, le nez dans mes cheveux) (je précise que c’est un compliment ! ;) )

Je n’avais jamais rien senti de tel auparavant, je considère vraiment ce parfum comme un tour de force, qui allie des opposés sans aucune dissonance, en toute logique. De plus, je le trouve très signé, reconnaissable entre mille, malgré les filiations avec d’autres "floral aqueux" qu’on peut lui trouver.

La seule petite critique que je pourrais faire seraient peut être un aspect un peu acide que j’ai décelé quelque fois, selon la température extérieure, mon humeur, ou je ne sais quoi... malgré sa légèreté apparente, il est assez envahissant et je le sens longtemps à chacun de mes gestes. Mieux vaut, à mon avis, le porter au printemps, par température encore fraîche (notes fusantes +++) , plutôt que l’été où il dévoilerait surtout ses facettes "fleur flétrie". (à moins que ce sois l’effet recherché)

Bref, pas déçue pour ce premier achat-kamikaze... et c’est là que tout a commencé !

 :)

(je bats presque opium pour le pavé... les prochains seront moins longs, promis.)

voilà pour les étoiles, mais je chipoterai en disant que je lui mettrais plutôt 2.75 !

J’ai craqué sur Un matin d’orage en lisant vos descriptions (bon ok, ce n’est pas la première fois que ça m’arrive, et ça me réussit plutôt^^) et pour d’autres raisons aussi : d’abord, la maison Goutal m’attire depuis plusieurs mois, je sais pas pourquoi, ça doit être ma période Goutal lol, et j’adore son côté rétro, anti-frime (les flacons ont tous la même forme, seuls la couleur du verre et du noeud change, et c’est souvent bien vu : le bleu nuit de Nuit Etoilée, le ouge passion/noeud en satin noir de Mon Parfum Chéri, etc, moi perso déjà ça me fait plaît beaucoup).
Ensuite le nom en lui-même : Un matin d’orage.
Moi aussi j’adore les orages ! Ça peut paraître idiot, mais il faut en général que le nom du parfum m’attire, m’évoque quelque chose. Déjà un bon point, car un orage, c’est une foule de sensations qui remontent à la surface rien qu’en prononçant ce mot.
C’est le vent qui se lève, les branches qui frémissent, les gros nuages noirs qui s’accumulent, et paf ! Le climax, le tonnerre, la foudre, et tout et tout. Le spectacle commence.
Déjà toute petite j’adorais ça. L’observation des forces de la nature me fascinait. Et ça n’a guère changé...
Rien que le nom de de parfum, fort évocateur, nous transporte vers des souvenirs, à un vécu souvent chargé en émotions diverses : la terre chauffée par le soleil se gorge enfin d’eau, les plantes exhalent toutes leurs odeurs, bref toutes les senteurs semblent décuplées.
Donc pour en revenir à Un matin d’orage, la maison Goutal, un nom qui m’attire, une jolie bouteille couleur « du temps » (un peu comme une des robes que porte Catherine Deneuve dans « Peau d’âne ») voilà qui est bien poétique...et bien intrigant : comment évoquer toutes ces odeurs, toutes ces émotions que procure un orage ? Ca va sentir quoi, au final ??

Je m’attendais clairement à sentir l’humus à forte dose, de la terre mouillée, du « terreux »,mais aussi quelque chose d’aérien, comme les goutelettes perlant à la pointe des feuilles. Quelque chose de vert, frais, de froid presque, comme la chute brutale des températures.

Ce qui ressort ici pour moi surtout c’est l’odeur du gardénia. J’ai comparé Un matin d’orage à Gardénia de Chanel, sur chacun de mes poignets, simultanément.
Là je suis d’emblée surprise (et certainement un peu déçue aussi), car l’orage ne m’évoque pas, à priori, une fleur blanche, suave. Ou alors très légèrement.
On sent comme une humidité, mais elle reste sucrée, ni terreuse ni fraîche.
C’est agréable, mais trop sucré à mon goût.
Je trouve Un matin d’orage très crémeux, plus « solaire » que gros nuages noirs menaçants ! Presque un comble.
Honnêtement je le trouve plaisant, mais sans plus.
Voilà deux jours que je le porte, en EDT, la tenue est correcte, sans être exceptionnelle.
J’ai peur de vite m’en lasser.
A porter de temps à autre, par temps doux et humide, ou même en été. Je ne pense pas que les températures froides ne le mettent en valeur (à moins de porter la version EDP ? Mais je ne l’ai pas sentie).
Un joli parfum, mais pour moi ce n’est pas le coup de coeur que j’attendais.
Je lui mets tout de même 3 étoiles.

Je l’ai fait tester en aveugle à mes collègues : résultat : vert, frais, humide, des odeur de feuilles mouillées après la pluie... ça se réchauffe, c’est plus floral...

Ils m’ont quasi fait le descriptif de Goutal. £Qu’on aime ou pas, il faut reconnaître que c’est une réussite par rapport à l’idée de départ. Moi, j’adore parce que j’aime vert et que le gardénia me fait fondre, même si je le préfère plus capiteux.

Et la note qui va avec : 3 étoiles.
J’ai hésité à n’en mettre que 2, mais non. Parce que je l’aime quand même bien ce parfum malgré cette petite déception du jour.

Aujourd’hui j’ai testé pour la énième fois (par pur plaisir) ce Matin d’Orage sur un bras, puis Fleur de Liane de l’Artisan sur un autre. Je n’avais jamais tilté jusqu’alors, mais une fois passées les très fugaces notes de tête j’ai vraiment eu l’impression d’avoir affaire à un seul et même parfum. Exactement les mêmes notes vertes, aqueuses, le gardénia, le jasmin. Tout parfaitement semblable !
Je les connais tous deux depuis un moment, mais cette révélation du jour a des allures de déception ! Je trouve que cela nuit vraiment à l’originalité de ces deux parfums que j’aime pourtant beaucoup. Je rejoins donc un peu l’avis de Jeanne sur le sujet.