Auparfum

Un parfum pour grandir encore...

par Brontë, le 30 mai 2014

Pour qui  : Pour moi

Âge : 22 ans

Sexe : Une femme

Budget : 60-100 €

Circuit : Peu importe

Bonjour,

J’ignore par où commencer, alors je vais essayer de vous retracer d’abord mon parcours olfactif.
Enfant, je portais un parfum à la vanille, tout simple. De là me vient peut-être cet amour des parfums chauds, doux, enveloppants, rassurants. "Rond" est un adjectif qui me vient à l’esprit pour définir cette sensation, je ne sais pas vraiment s’il convient.

Adolescente, on m’a offert Lolita Lempicka, je l’ai porté car aimé, mais je n’attachais pas alors de vraie importance au parfum, à la personnalité du parfum.
Et puis, grande pause, où je n’ai plus rien porté. J’ai été en quête de mon parfum.

Et je suis tombée amoureuse, à 18 ans, du Flower by Kenzo. C’est ce parfum que je porte encore aujourd’hui. J’y suis très attachée, il a une forte valeur sentimentale (c’est mon amoureux qui me l’a offert après que je les ai tous deux longtemps désirés - l’amoureux et le parfum), et personnelle (je m’identifie beaucoup au coquelicot, cette fleur tout en paradoxes). J’ai du mal à m’en déprendre, d’ailleurs tout le monde autour de moi l’associe à moi comme une partie de moi à part entière, mon odeur en quelque sorte. Je ne sais donc pas vraiment d’où me vient cette envie d’infidélité ! Je crois que c’est parce que je sens que je change, que je commence tout juste à entr’apercevoir cette femme que je pourrais être.

Alors l’année dernière, en fouillant par moi-même, je tombe sur Poême de Lancôme. Je l’apprécie, je le trouve étonnamment doux sur moi malgré un à priori de parfum riche et capiteux. Pourtant malgré cette belle rencontre quelque chose ne me rend pas pleinement satisfaite - peut-être le parfum est-il trop lumineux, alors que je ne renie pas mes propres zones d’ombre. C’est dur à exprimer. Peut-être trop "dame" encore, aussi...

Mon amoureux porte Burberry Brit for Men, sur sa peau ce parfum prend toute sa note sucrée, douce, gourmande, c’est étonnant, surprenant, et je suis donc très attachée aux parfums sucrés sur les hommes, c’est ce qui me trouble énormément, je trouve cela d’une très grande sensualité.
D’ailleurs, mon dernier gros coup de coeur s’appelle A*Men de Mugler. Que ne donnerais-je pas pour le porter ! Et d’ailleurs, pourquoi pas ?

Je suis intriguée par les parfums hors-normes de Lutens, pourtant je dois confesser ne pas avoir trouvé chaussure à mon pied parmi eux, peut-être qu’ils m’intimident, pourtant j’aime l’originalité qui s’en dégage. Ils sont inattendus.

Pour moi, le parfum est la touche finale, le dernier vêtement, la cerise sur le gâteau, une seconde peau, le seul voile qui vous recouvre encore lorsque vous êtes entièrement nu, il vous habille à lui seul. Je le conçois comme quelque chose qui révèle une partie de vous, plus spécialement la partie cachée.

On dit de moi que je suis une personne qui semble froide et hautaine au premier abord, je crois que cela est dûe à une grande timidité. Je fais preuve de beaucoup de réserve et j’ai du mal à m’ouvrir aux autres avec facilité. Pourtant, j’ai des idées bien arrêtées, j’ai une personnalité bien affirmée. Je crois que je suis une personne ambiguë. Mon mot préféré et l’adjectif qui me définit le mieux. Il paraît que je suis un mélange étonnant de force et de fragilité. De douceur et de violence.

Je suis une blonde aux yeux bleus, à la peau pâle, qui rougit facilement. Une photo de moi n’aiderait probablement pas. mais mes photos peut-être, alors voici mon site, je pense que l’on retrouvera dedans cette "ambiguité" que j’ai du mal à définir, cet entre-deux-eaux, cet “en-eaux-troubles”.
Mes thèmes sont de prédilection sont très tranchés, voire radicaux : les salle de bains et l’intimité des corps à l’intérieur, le sauvage/naturel, et les menstruations (oui, les règles féminines). Je suis un poisson et un oiseau tout à la fois. Et ma figure de style préférée est l’oxymore.

J’espère que vous pourrez m’aider. Je vous remercie d’avance du fond du coeur, vous êtes un beau site, et de belles personnes, qui fréquentez un monde d’invisible et de palpable tout à la fois :)

PS : Ce n’est pas moi sur la photo.

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Brontë

par Brontë, le 3 juin 2014 à 21:09

Bonsoir ! Je reviens vers vous pour vous tenir au courant de quelques pérégrinations olfactives :)
J’ai donc pu tester ces deux derniers jours les fragrances suivantes :
- Féminité du bois
- Datura noir
- Don Son
- Tam Dao
- Dzongkha
- Insolence
- Womanity
- Habanita
- L’Heure Bleue
- Shalimar
- Nuit Étoilée

De toutes ces découvertes, je dois dire que je resors troublée. Elles ont certes du caractère, beaucoup de personnalité, mais je suis perplexe car aucune ne m’a vraiment, pour le moment, convenu. Disons que j’en ai apprécié mais que je ne me suis pas vraiment reconnue. Je me permets de détailler un peu plus ma pensée, pour ceux que ça intéresse :

Datura noir, m’a fait penser à une déclinaison du Poison de Dior, et après recherches il s’agit de Hypnotic Poison. Cela peut paraître étonnant, mais j’ai senti comme une odeur fondante, crémeuse ou onctueuse, certes un peu vénéneuse, mais ce côté "lacté" (je m’exprime sans doute très mal, en écorchant de grandes notions), qui se fond à la peau, donne un tout qui m’a beaucoup plut. J’en ai profité pour tester Pure Poison, assez déprécié ici : je dois dire que j’en ai apprécié les fleurs blanches, qui aèrent un peu, mais je regrette que le "fondant" n’existe pas et soit remplacé par une persistante odeur de lys. Bref, Datura noir est celui que j’ai préféré, mais testé sur peau, il a perdu sur moi de son aspect fondant/onctueux/vénéneux et est devenu plus "aigre" en fin de journée.

Sur l’autre bras, j’ai pshitté Womanity : j’ai eu une réaction violente en le sentant, une odeur de grillé, comme un crumble ou clafoutis légèrement brulé, m’a déplut. Mais comme il plaisait beaucoup à mon amoureux, j’ai accepté de le porter sur moi. Lui a adoré toute la journée, moi je ne pouvais plus me sentir et je me suis lavée les bras en rentrant à la maison :)

J’ai eu du mal avec Féminité du Bois, justement à cause du bois. C’est frais, vert, moussu, mais quelque part cela manque de tendresse et de douceur à mon goût. Cela m’évoque tout a fait la déesse Artemis, et à cet égard je trouve le parfum très réussi. Disons qu’il ne me correspond simplement pas.

J’ai cru sentir dans Nuit Étoilée une note de réglisse, or je déteste le réglisse et n’est donc pas été séduite. De même, dans Habanita, la note tabac m’a déplut. Une sécheresse de café aussi. Je rejette ce qui est amer je pense...

Shalimar est porté par la mère de mon amoureux. C’est donc non :) Et le parfum fait trop "dame" encore à mon goût. En revanche j’ai cru retrouver dans "Insolence" quelque chose qui m’a étonnamment rappelé mon actuel Flower de Kenzo, quelque chose de... Poudré ? Mais en moins bien que dans le Flower.

J’ai aimé Do Son, à tester éventuellement sur peau.

J’ai rejeté Tam Dao et Donzgkha car il y avait dedans quelque chose de fort qui m’irritais les narines (comme pour L’Heure Bleue de Guerlain, qui partait pourtant bien avec un côté très dragée qui m’avait séduite), et pas vraiment de fondu, d’onctuosité. Parfois comme une odeur de fumée. Fort caractère, mais trop de noblesse pour moi je crois.

Mon dieu, je me sens tellement capricieuse ! J’avoue attendre beaucoup de "Bois Farine" et "Jeux de Peau" vu les critiques et les avis de vos conseils ! Et je pense progresser d’avantage vers ce côté lait, onctueux, un peu vénéneux mais étonnant, je pense, sur une personne timide comme moi. Toutes ces aventures ont été concluantes je dirais parce que je cerne mieux ou je veux en venir. Du caractère, mais pas dans le sillage, plutôt sur la peau : plus troublant, moins ostentatoire :)

Merci à vous tous !

PS/ J’ai acheté au cours de cette journée un livre, épais et aux pages fines : rangés dans le sac avec tous ces échantillons, il dégage maintenant une odeur étrange de dragée-encens/papier qui, combiné au verre de lait que je m’imaginais boire à la lecture, me donne également une bonne idée de ce que je recherche :)

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par macis, le 3 juin 2014 à 22:35

Bonsoir Brontë,
Côté dragée et douceur toujours, mais lactée cette fois, je pense à amande persane de Roger & GALLET. Fondante et veloutée comme une douceur orientale.
Côté livre épais et douceur lactée, je me répète.... La pureté , Zadig & Voltaire. La puissance de son sillage vous déstabilisera peut-être, mais sa douceur risque plutôt de vous entourer d’ un cocon protecteur.
Continuez votre quête, à vue de nez vous y êtes presque.

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par Brontë, le 3 juin 2014 à 23:17

Bonsoir macis, merci pour votre retour :) Je prends bien note de ces recommandations, merci pour vos précieux conseils, et de vos encouragements. Je ne manquerai pas de vous tenir au courant !

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par Nymphomaniac, le 3 juin 2014 à 23:03

Je ne pense pas que des parfums comme Féminité du Bois, Datura noir, Tam Dao, Dzongkha et encore moins Insolence, Don Son, Womanity, Habanita, L’Heure Bleue, Shalimar, Nuit Étoilée, Rien, Bal à Versailles puissent correspondre à ton univers.

Ton univers : terre, encens, larmes, tourbe, menstruations, forêts, animaux meurtris, sang, brouillard, racines, faibles éclats de lumière, résines, mort, peau, fumées, soft apocalypse.

Voici quelques autres propositions à tester, allant des vapeurs résineuses aux bois en feu, en passant par un iris larmoyant qui tombe dans la terre attiré par la gravité des carottes :
– IUNX L’Ether ****
– EdP Malle Dans tes Bras **
– M/Mink *-
– Lutens Iris Silver Mist *
– CDG White */**
– CDG Black */**
– Goodsir Bois d’Ascese **/***
– Profumum Olibanum **/***
– Profumum Arso **

Dans le genre clair-obscur au sens large, peut-être pourrais-tu également succomber à Guerlain Mitsouko * (un voyage parmi la pêche et la mousse de chêne – entre autres choses –, attention à de possibles remontées de bile) voire à Noir Épices **** (nuit et lumière)

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par Nymphomaniac, le 3 juin 2014 à 23:19

Ah j’oubliais, mais en te relisant, essaie aussi :
– Balmain Carbone **/***

C’est "designé" pour hommes, mais il me semble idéal sur une femme peu extravertie voire soft tourmentée. Il projette peu, c’est un parfum "de peau", mais on s’en fiche.

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par Brontë, le 3 juin 2014 à 23:26

Bonsoir Nymphomaniac, merci de ton retour ! J’avais noté déjà quelques fragrances à tester lors de ta première intervention, parmi celles que tu viens de citer (M/Mink, Iris Silver Mist). Je vais donc les visiter :)
Je pense que tu as très bien cerné certains pans de mon univers photographiques, car tu en parles d’une manière qui me fait vraiment plaisir. Mais erszébet soulignait un point qui m’a interpellé : elle parlait de contraste entre les odeurs que j’aime, et mes images - les odeurs étant éminemment plus douces, ou, du moins, moins violente. Je t’avoue que cela me pose question et que je trouve qu’il y a du vrai : peut être que je recherche un parfum capable de me reposer, sans niaiserie toutefois et toujours avec caractère, de l’atmosphère trouble de mes photographies. J’apprécierais donc un parfum plus lait que feu, plus vénéneux mais fondant que boisé et résineux, un parfum doux, mais étrange, qui rappelle avec une profondeur surprenante que je ne suis peut être pas si tranquille que ça, mais que je ne suis pas tout le temps non plus plongée dans la tourbe. Tu parles de "clair-obscur" : c’est bien ça. Mais je préférerai voir d’abord la note claire, et ensuite obscure (ou on se dit que ah, tiens, il y a quelque chose sous la surface... Des larmes, comme tu disais), plutôt que l’inverse- d’abord obscure, et ensuite une claire, comme "malgré" la noirceur.
Tes conseils sont plus que bienvenus :) merci à toi !

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par Anna, le 4 juin 2014 à 02:53

Minotaure de Paloma Picasso. Une tuerie sur une femme. Beau article de Opium.

Roma de Laura Biagiotti.
Jeanne a écrit un article sur la version masculine.
Personnellement, je porte occasionnellement la féminine. Au départ c’est un pamplemousse. Ensuite elle devient florale. Elle pétille et rayonne. Mais le fil conducteur (et le fond ) sont la vanille et civette.
C’est une contradiction à la méditerranéenne. Façon, supplice de Tantale. Une sensualité limite animale, mais raffinée et poudrée. Sans vous vexer, a cote d’elle, Flower est sympa et confortable, mais en peu fade.

Et essayez l’Insolence sur la peau. Mouillette ne lui rende pas justice.

Il parait que Carnal Flower est une tubéreuse incroyable...

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par Anna, le 4 juin 2014 à 02:59

Diva d’Ungaro. Ah, oui...

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par Youggo, le 4 juin 2014 à 12:34

Au regard de ce commentaire qui précise un peu plus ta recherche, je pense que tu peux ne pas perdre de temps à tester les boisés-fumés extrêmes conseillés par Nymphomaniac : Black, Bois d’Ascese, Olibanum, Arso...
Dans ceux qui t’ont déjà été conseillés, tu peux aller vers l’Ether de IUNX, vaporeux, cocon, froid et chaud à la fois, jouant entre fumée d’encens et baumes. Et Dans Tes Bras, pour le côté à la fois chaleureux et désincarné, organique et abstrait. M/Mink peut également valoir le coup de narine, car il joue vraiment la dualité clean/crade en poussant au maximum ces deux extrêmes. Il va de l’odeur d’une propreté clinique, métallique et crissante, à une pourriture suintante, terreuse et organique. Mais je pense que ce sera trop extrême pour le coup.

J’ai l’impression que tu recherches davantage de douceur en fait. En lisant ton commentaire, l’idée d’image trouble, de feu qui couve sous le lait, de flou, de dualité et d’originalité... j’ai tout de suite pensé à ces parfums qui mêlent facettes laiteuses et épices chaudes, et notamment le disparu Feu d’Issey Miyake. Tu pourras lui trouver un bon substitut avec Etra d’Etro, qui lui aussi recrée la sensation d’un lait chaud dans lequel auraient macéré fleurs et épices. Le résultat est surprenant, très confortable et cocon d’abord, puis révélant petit à petit des notes florales et épicées de rose, de géranium, de girofle, de poivre, de cardamome... Je crois qu’un article lui est consacré sur ce site si tu veux en savoir plus.
Autre laiteux épicé : le mal nommé Poivre Piquant de chez l’Artisan Parfumeur. Lui mêle au lait des notes de poivre, de miel et de santal.

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Brontë

par Brontë, le 2 juin 2014 à 13:32

Bonjour Macis, Thelittlebox et Erszébet !

Merci beaucoup de vos conseils que je rajoute à ma liste. J’appréhende quelque peu je l’avoue les effluves "salées" ou "sales" que vous préconisez, de même les notes froides de menthe ou de pin que je trouve trop fraiches, trop propres, moi qui préfère les odeurs dans lesquelles se lover, plus rondes. Mais je ne rejette a priori aucune proposition et je me ferai une joie de tester vos recommandations à tous et de vous tenir au courant de ces explorations :) Merci de votre sollicitude et de votre gentillesse. C’est merveilleux de recevoir tant d’aide personnalisée.

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macis

par macis, le 1er juin 2014 à 21:33

Bonsoir,
Pourquoi ne tenteriez-vous pas la pureté for her tome 1 de Zadig et Voltaire. De prime abord douce et lactée, cette pureté devient ambiguë, dérangeante à la limite de l’insupportable. Sa douceur est violente, empoisonnée ou emprisonnée. La douceur s’échappe par instant, rattrapée de justesse par une présence que je qualifierais de funeste. L’innocence semble ici viciée, déjà moribonde. Paradoxalement cette venimeuse fragrance enjôle et attire, à la façon du datura noir évoqué parJeanne, dans un précédent message.
J’ai aussi en tête une jolie fragrance de la maison état libre d’orange évoquée par Eric, Divin enfant dont la fleur d’oranger débute toute en joliesse et lumière pour déboucher sur un accord tabac/café. J’ai aussi trouvé troublant leur fils de dieu du riz et des agrumes.. Sous un aspect doux et hesperidé, ce fils de dieu prend une tournure plus sombre et affiche une belle personnalité.
En espérant vous avoir aidé à dénicher quelques "eaux troubles".

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Thelittlebox

par Thelittlebox, le 1er juin 2014 à 18:52

Bonjour,

Je ne m’y connais encore que très peu, mais un parfum me viens en tête.
Ce que je retiens de votre présentation, c’est l’amour du paradoxe, la dualité inhérente à votre personnalité et la douceur que vous semblait dégager.

Je pense à Nuit Étoilée d’Annick Goutal en EDT, qui as un coté jour/nuit et chaud/froid : vous y trouverais des notes froide de menthe de d’aiguilles de pin, et des notes suaves d’immortelle et de baume.

Bon par contre il n’est pas du tout sucré comment peuvent l’être le Lempicka ou A*Men.

Bonne recherche.

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Nymphomaniac

par Nymphomaniac, le 31 mai 2014 à 13:49

Brontë, ce sont avant tout les photos magnifiques de ton blog artistique qui m’évoquent des idées de parfum. Ton travail m’évoque en effet quelque chose de sereinement morbide. Une morbidité sereine. J’y associe sur le plan musical les dernières œuvres de Luigi Nono, à la fois élégiaques, mortifères, alternant de brefs éclats d’une grande violence fortissimo avec de longues stases emplies d’une grande sérénité, à la limite de l’audible.

Ton travail textuel et photographique dégage un paysage impitoyable :
les eaux troubles les poissons et les oisillons morts la nature morte la mort d’ailleurs il faut le dire la terre la tourbe le sang la menstruation les gestes implacables placés à mi-chemin entre le désir de tuer et celui d’aimer l’absence de l’être aimé peut-être il faut le dire le verre broyé la mort le sexe le sexe et la mort oui c’est un peu la tarte à la crème il faut le dire aussi les poils la peau mais aussi de manière allégorique une lumière prégnante quoique cachée presque un clair-obscur donc pouvant laisser croire à une hypothétique renaissance de la nature après son inévitable destruction et ainsi du coup la graine la semence l’éjaculat ; mais l’être aimé n’est pas là il est mort peut-être seuls des hommes errent pareils à une meute de chiens menaçants ils vont venir se vider les éjaculats donc mais point d’éjaculations pas de jouissance ici oui il faut le dire l’orgasme est absent la nature est livrée minérale et la lumière est faible le soleil s’est presque éteint quatre milliards d’années peut-être se sont écoulées les centrales nucléaires ont explosé depuis longtemps livrant la mort rendant le sang radioactif les animaux morts la putréfaction la souffrance est là oui la mort la mort et le sexe malgré tout il faut bien se vider oui et aussi du sang des menstruations un très faible éclat de lumière blafarde parmi les giclées de tourbe les oiseaux meurtris leurs plumes desséchées les éclaboussures de foutre les rires éteints les poils les animaux au regard interrogateur les cadavres aussi peut-être.

Donc je proposerais un parfum de sang, de terre, de sexe, de destruction, de restes, surtout. À la fois minéral et menstruel. Un Jus de Parfum, tâché, sombre, plus qu’un Parfum. Mais aussi, malgré tout, un soupçon de lumière, un voile de douceur peu perceptible mais fulgurant, et conséquemment une très modeste présence de la tubéreuse dans le parfum personnalisé que je propose ci-dessous.

Pour réaliser 100 ml. de ce jus de parfum, voici tout d’abord les ingrédients à acheter (il faudrait commander des « decants » pour diminuer le coût) :
– 45 ml. de M/Mink (Byredo) ;
– 22 ml. de Bois d’Encens (Armani) ;
– 16 ml. de Secrétions Magnifiques (EldO) ;
– 16 ml. de sang de canard frais (Boucheries Bernard ou autres) ;
– 15 ml. de ton sang menstruel ;
– 14 ml. de Peety (O’Driu) personnalisé par un passant choisi au hasard ;
– 14 ml. d’Iris Silver Mist (Serge Lutens) ;
– 13 ml. de jus de maquereau mariné au vin blanc (Saupiquet) ;
– 11 ml. de Fracas (Piguet) ou mieux de Carnal Flower (EdP Malle) ;
– 9 ml. de sperme fraîchement recueilli (de provenances multiples).

Il faudra également les matériaux et ustensiles suivants :
– 250 grammes de terreau (Leroy Merlin ou autres) ;
– une bouteille en verre quelconque ;
– une écuelle en acier, impérativement rouillée ;
– une amphore en terre cuite.

Voici ensuite la phase de réalisation que je te propose : dans la bouteille, mélange tout d’abord l’ensemble des constituants liquides (soit 175 ml. exactement). Secoue bien dans une phase de violence cathartique, puis laisse reposer la solution dans l’écuelle rouillée quelques heures lorsque la douceur ou la lassitude s’empare de toi. Ici, je te propose comme musique d’accompagnement « Okanagon » puis « Maknongan » (impérativement dans la version avec voix de Joëlle Léandre) du regretté Giacinto Scelsi : violence et douceur alternent dans un tout cosmogonique magnifique. Ensuite, passe très lentement la solution à travers la motte de terreau (filtrage par la terre nourricière, hélas meurtrie). L’action doit s’arrêter lorsque 100 ml. de Jus de Parfum exactement sont recueillis dans l’amphore en terre cuite placée en dessous (aux parois encore tâchées de sang menstruel, dans la mesure du possible). Le terreau encore imbibé des 75 ml. de liquides non recueillis par le filtrage pourra servir de pâtée exfoliante pour le corps, voire de beurre corporel parfumé, selon la texture initiale du terreau ayant servi de filtre. L’amphore, une fois fermée, contiendra ton parfum personnalisé, à conserver au frais et à l’abri de la lumière.

Ce Jus de parfum, je l’espère, accompagnera ton travail à venir, en le sublimant encore plus, si cela était toutefois encore possible.

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par Brontë, le 31 mai 2014 à 15:14

Nymphomaniac : je suis, permets-moi de le dire, époustouflée. Soufflée. Souffletée. Tout cela à la fois sur la même base. Ton texte est criant et ta recette me donne envie de deux choses : l’essayer sans plus attendre, oui, jouer au petit chimiste (mais est-ce vraiment possible ?), et... publier tes lignes sur mon site, en te créditant naturellement (?). Car si mes photos devenaient parfum... elles seraient sans nul doute ce que tu viens de décrire. Merci, infiniment, d’avoir versé de tes sentiments dans les miens.

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par Newyorker, le 31 mai 2014 à 16:44

Psychanalyse pleeease !!!!!

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par Newyorker, le 31 mai 2014 à 16:54

Nymphomaniac, il y a des limites à tout, pourriez vous éviter de venir pourrir le site en postant des conneries morbides de la sorte ?

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par Brontë, le 31 mai 2014 à 17:10

Newyorker, je pense que la réponse de Nymphomaniac était à prendre avec précaution et second degré... S’il se trouve charmé par des thématiques plus sombres et qu’il apprécie les odeurs qui les lui rappellent, est-ce un mal ? Je ne voyais pas de provocation dans ses mots, juste l’expression d’une sensibilité différente... Cela ne l’en invalide pas moins, si ? En tout cas j’ai personnellement apprécié de le lire, et je ne me suis pas sentie offensée ou moquée.

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par atlas, le 31 mai 2014 à 17:23

J’ai peur de comprendre que si vous appréciez la prose de Nymphomaniac, serait-ce au second degré, vous avez vous aussi un souci...D’ailleurs les images de votre site me semblent suffisamment explicites dans le sens d’un besoin d’analyse comme le suggère si bien Newyorker...

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par Brontë, le 31 mai 2014 à 17:47

Eh bien, je suis la première attristée que vous ne voyiez le beau que dans les belles choses. Encore une fois, il s’agit à mon sens de sensibilités différentes : nul besoin de se renvoyer en hôpital psychiatrique pour autant.

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par atlas, le 31 mai 2014 à 17:59

Je suis rassuré, vous savez qu’il y a du "beau" dans les "belles choses"...Tout n’est pas perdu^^

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par Newyorker, le 31 mai 2014 à 18:20

Brontë, pour ramener ça au parfum, je porte Le Narcisse Noir de Caron vintage et je possède My Sin de Lanvin ou Djedi de Guerlain, des grands parfums classiques, aujourd’hui disparus, franchement dérangeants, je ne sais pas si vous les connaissez, mais je peux vous assurer que je suis capable de voir la beauté à travers des choses pas franchement évidentes, que ce soit dans la parfumerie ou toute autre forme d’art. Mais là euh... "sperme frais, sang menstruel, sang de canard" et autres fantasmes d’artiste de carnaval torturé, sans vouloir jouer les nonnes ou les censeurs, je ne suis pas sur que ça ait grand chose à faire sur auparfum.

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par ERIC, le 31 mai 2014 à 19:01

Bonsoir à tous,
j’approuve et j’appuie les dernières lignes de Newyorker : un peu de second degré peut être agréable et faire sourire un moment mais n’oublions pas l’objectif de Auparfum : décrire, partager, conseiller, en une pédagogie aimable et courtoise.
Pour moi non plus, rien de très tentant dans les poils, le sperme, le sang et les cadavres. Après avoir fait votre connaissance, Brontë, il doit vous être proposé des choses concrètes pour coller à l’esprit de ce site et peut être au vôtre.
Je vous propose Rien , d’Etat Libre d’Orange, une fragrance où on aurait justement tout mis : des fleurs, du cuir, des bois... Dans ce joyeux B*...., qui sait, peut être trouverez vous votre bonheur.
Tres cordialement
ERIC

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par Brontë, le 31 mai 2014 à 19:33

Vous savez... Je suis venue chercher très humblement conseil sur ce site que je trouve sublime, avec mille sensibilités différentes, des conseils très avisés et une érudition qui n’a d’égale que la disponibilité de ses membres. J’avais partagé mon site pour éclairer ma demande, mais si j’avais pu prévoir que cela aboutirait à des querelles, je me serais tout simplement abstenue. Je n’ai pas la prétention de juger qui que ce soit, surtout pas Newyorker dont j’ai aimé lire nombre de critiques et dont je respecte les avis, son expérience des parfums m’enrichit. En revanche, Atlas s’est permis de me conseiller une psychanalyse sur la base de mes images, et Éric... Eh bien, il me fait de la peine, et je me sens blessée. J’ai eu le malheur d’apprécier la remarque au second degré de Nymphomaniac (d’ailleurs suscitée par mes photographies, je porte donc la responsabilité de ce qui s’en est suivi), et cela a suffit à ce qu’il s’autorise à se montrer agressif. Tant pis pour moi. Je remercie cependant une nouvelle fois ceux qui ont pris de leur temps pour me conseiller de très bonnes fragrances qu’il me tarde de tester, c’est vraiment très généreux et je repart avec un sentiment des plus positifs :) Je reste ouverte à toute proposition.

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par Nymphomaniac, le 31 mai 2014 à 19:56

Chère Brontë,

Il y a presque toujours du second degré chez moi, certains semblent en être totalement dépourvus sur ce site, hélas. Bien sûr, je ne vous conseille pas d’appliquer à la lettre la "recette au terreau" donnée plus haut, mais je me suis malgré tout inspiré de votre travail pour écrire cela ; et derrière le folklore, il y a des idées, malgré tout.

En plus de votre quête de parfum(s), je vous souhaite une excellente poursuite de votre travail artistique ; plusieurs commentaires douteux laissent à croire que certains se sont arrêtés à Velasquez dans une sorte de procrastination sensorielle, teintée de truismes nauséabonds (à n’en pas douter, mon Jus de Parfum sent meilleur ; je n’évoquerai pas la photo du pauvre chat accolée au profil, cela fait peur, à moins que ce ne soit du cinquième degré, cette fois). Ne les écoutez pas et persévérez, il y a du Masaccio en devenir dans votre travail !

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par ERIC, le 31 mai 2014 à 20:08

Brontë, vous vous trompez sur le sens de mes propos, mais si je vous ai offensée, veuillez m’excuser s’il vous plait. Le parfum Rien existe vraiment et il est bien décrit comme un joyeux capharnaüm. Je le porte et l’apprécie. C’est d’ailleurs pour sa très grande complexité et sa large composition, insaisissable, que je me suis permis de vous le citer, supposant que dans son vaste spectre de notes vous reconnaîtrez votre univers, univers que j’ai pensé aussi foisonnant que ce parfum.
Ne désirant que contribuer activement aux objectifs de ce site, je pensais ne pas y avoir fait d’erreurs mais je m’abstiendrai toutefois de participer une troisième fois à cette discussion.
Très cordialement

ERIC

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par Brontë, le 31 mai 2014 à 20:19

Oh mon dieu, c’est moi qui m’excuse Éric, je croyais que vous vous moquiez de moi, échauffée que j’étais par les commentaires d’Atlas que j’avais trouvé hâtifs et irrespectueux. Mais je n’ai pas d’excuse, je m’en voudrais de vous faire fuir, merci mille fois de votre proposition que j’ajoute a ma collection, et je vais de ce pas en lire d’avantage sur ce parfum dont vous parlez si joliment.

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par barmassa, le 31 mai 2014 à 19:04

Bravo Nymphomaniac pour cette prose complétement délirante et déjantée qui aurait beaucoup plu au professeur Choron.....! Continuez, il n’y a point de génie sans un grain de folie (Aristote)

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Brontë

par Brontë, le 31 mai 2014 à 13:10

Bonjour à vous tous ! Je ne peux que vous remercier, très chaleureusement, d’avoir été aussi nombreux à me répondre : c’est un vrai plaisir de lire toutes vos propositions, de se laisser bercer par vos mots, puis d’aller lire les descriptions de ces parfums, ici, puis ailleurs, et de commencer à en rêver... Pour certains, le nom déjà est un voyage, pour d’autre, c’est ce que vous dites en sentir qui me rend impatiente ! Je projette déjà une expédition dans toutes les boutiques possibles et imaginables.

Je vous remercie très sincèrement de votre visite parmi mes images, je suis également plus que touchée qu’elles vous ait plut. Merci de vous en être inspiré aussi dans vos conseils. Jeanne Doré, vos propositions me font rêver, toutes dans l’entre-deux, la douceur et la violence, la fragilité et la force. CuirFélidé, vous m’avez définitivement intriguée avec votre affirmation liée à la tubéreuse ("vous en porterez une un jour") : après m’être renseignée un peu sur le net je dois avouer que cette plante me rend très curieuse, elle a l’air d’un fort caractère. Solance, vous avez tapé dans le mille avec votre allusion à mon pseudonyme de "Brontë", qui effectivement ne doit rien au hasard. Je me sens proche de leur univers, spécialement de celui d’Emily, l’auteur de ce livre dont vous parlez si bien :) Quant à votre description finale du parfum qu’il me faudrait, toute en poésie ("Il me semble qu’il vous faudrait trouver un parfum où des notes pures et florales se brouillent au contact de notes plus animales qui ne déflorent pas complètement votre fraicheur mais lui donnent la profondeur, l’authenticité et la sensualité qui constituent aussi votre signature identitaire.")... que dire ? Un simple merci me parait trop peu pour vous communiquer l’émotion et la reconnaissance que j’ai éprouvé face à vos mots. Donald Bovy, j’irai donc grâce à vous "tuer le père", et je dois dire que j’aime déjà ces parfums dont vous me parlez par résonance avec mes photos d’"eau rougie".

En résumé, je me sens comblée, et je vous remercie beaucoup, énormément. C’est extraordinaire de recevoir une aide aussi personnalisée. Je vais faire un tableau par créateurs et maisons... et m’atteler à la tâche aussi vite que possible !

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Jeanne Doré

par Jeanne Doré, le 30 mai 2014 à 22:15

Bonsoir Brontë, bienvenue chez nous !

Je crois percevoir que vous avez un penchant en effet pour les odeurs "rondes", plutôt orientales, chaudes, enveloppantes, vanillées, poudrées, voire gourmandes, ainsi que la violette.
J’imagine pour vous un parfum de caractère, avec cette dualité "douceur et violence" qui vous caractérise.

La première idée qui me vient c’est Dzongkha, pour son envoutante atmosphère, ambigüe et étrange.
Puis Dans tes Bras, pour sa violette crémeuse malmenée par un encens brutal.
Bois Farine me semble pourquoi pas à tenter, gourmand, addictif et intrigant.

Chez Lutens, je suis d’accord avec Cuirfélidé, cela vaudrait en effet la peine d’en essayer certains plus longuement : Féminitié du Bois, ou Datura Noir..

Dans un esprit plus "vintage", L’Heure Bleue et Après L’Ondée seraient des Guerlain à considérer.

Et si on pense à une violette plus "barrée", j’oserais peut-être alors proposer Insolence, ou alors carrément Unicorn Spell, si vous y avez accès...

Enfin, je ne sais pas pourquoi, j’ai envie de vous suggérer Habanita, dont le charme oriental intemporel ne vous laisserait sans doute pas indifférente.

A bientôt !

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par Donald Bovy, le 30 mai 2014 à 22:05

Votre site me plait. Il me donne envie de vous proposer un voyage personnel en terre parfumée. D’abord je vous emmène chez Caron avec Royal Bain de Caron parce qu’il a influencé Flower by Kenzo à n’en point douter. C’est bien de connaître le père pour s’en libérer. Avant il se nommait Royal Bain de Champagne. Il est créé en 1941. Une histoire superbe : un milliardaire qui prenait des bains au champagne, un parfum utilisé aussi dans les fêtes vaudoues à Haïti. Les producteurs de champagne ont fait un procès et ils l’ont gagné. Nous avons perdu un joli nom. Ce parfum a été modifié mais il reste intéressant. Un départ piquant avec l’œillet et une fin (faim) en dragée. Ce qui m’amène à L’Heure Bleue de Guerlain (1914). L’Europe va renter dans une boucherie et on met le nez dans une boîte de bonbons pour tenter de l’oublier. C’est ce moment de la journée où le soleil a disparu depuis un moment, il va faire nuit. Tout est bleu. Un des 10 plus grands parfums. Il fut LE parfum de Catherine Deneuve. Tant que nous sommes dans cette grande maison, sentez Après L’Ondée (1906) tout doux, superbe ! Oui, je sais, c’est dadame c’est vieillot mais passez-y un peu de temps car c’est magnifique. Riche avec comme pour les grands classiques de la parfumerie, un départ, un milieu (30 mn-1h) et une fin. Sentez toutes les fleurs et la guerlinade à la fin. Un accord sur une base vanille. Un accord tout doux. Enfin, je vous amène dans le gustatif. C’est très contemporain mais cela vaut le coup. Jeu de Peau chez Lutens et Dries Van Noten chez Frédérique Malle. Puis comme vous êtes chez ce grand diffuseur de parfums, je vous conseillerai la version moderne des deux Guerlain : Une fleur de Cassie (2000). Superbe, original. Prenez du temps car il faut se mettre le nez dans la poussière pour se rendre compte qu’elle est belle. Un peu comme vos voyages dans l’eau rougie.

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Emeline

par Emeline, le 30 mai 2014 à 20:39

Brontë,

Bienvenue sur AuParfum ! J’ai adoré vous lire et je trouve votre univers très profond. En regardant vos photos, les idées qui me venaient pour votre quête ont été renforcées par cette impression d’intimité. Alors, quand je me voyais déjà vous proposer des parfums aux notes santal ou de gardénia, par exemple, la résonance avec le corps féminin, notamment le sillon intermammaire est évidente. Bien entendu, cette famille de notes peut, sous bien des aspects, vous faire quelque peu penser à Flower de Kenzo mais j’ai la sensation que votre recherche n’a pas pour but de changer votre style actuel mais de le faire évoluer en poursuivant le fil qu’il a tissé depuis votre tout premier parfum vanillé.

Vous disiez ne pas avoir trouvé chez Lutens de parfum qui puisse vous convenir. Avez-vous senti toute la gamme ainsi que celle présente uniquement dans sa boutique du Salon du Palais royal ? Parce que je vous aurais bien proposé de découvrir Santal Blanc ainsi que Santal de Mysore. Je possède ce dernier, plus épicé et plus chaud, et il m’est arrivé de me dire qu’il avait vraiment des émanations de "femmes".

Tam Dao de Diptyque fut ma première idée. Boisé, suave, épicé, il est selon moi, une des plus belles interprétations de santal de la parfumerie. De chez Diptyque également, je vous conseille d’essayer la tubéreuse de Do Son, plus nuancée mais bien palpable, c’est une tubéreuse après tout. Dans le genre, c’est la seule que je vous conseillerai car vous trouviez Trésor trop mûr pour vous alors qu’il n’en comporte pas. Pourtant j’ai la sensation que vous porterez un jour une tubéreuse mais aujourd’hui, à défaut, je me contenterai seulement de ce dernier.

Je vais encore réfléchir, je n’ai pas trouver de gardénia à vous suggérer.
Navré si je vous ai cité des fragrances aux prix un peu plus élevés, je vous souhaite une très bonne recherche.

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par CuirFélidé, le 30 mai 2014 à 21:23

Je rebondis un instant pour développer ma pensée quant à la tubéreuse que je n’ose pas vous conseiller davantage.
En réalité, il me semble évident que cette fleur vous correspond à bien des égards mais peut-être m’avance-je trop d’ailleurs je préfère ne pas trop vous en proposer pour le moment
La maturité des fleurs blanches n’a rien de comparable avec celle de Tresor de Lancôme pour la simple et bonne raison que celle de ce dernier s’apparente plus à une féminité construite et abstraite et non corporelle et intime. A titre personnel, sa pêche lumineuse me fait penser à un sourire aimant rehaussé d’un coup de blush sur les pommettes. Au vu de vos tirages je pense donc que la maturité que vous lui attribuez est en réalité un angle de féminité qui n’est juste peut-être pas le votre.

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par Solance, le 30 mai 2014 à 22:28

Bonsoir Brontë, bonsoir CuirFélidé,

Je présume que le choix du patronyme Brontë comme pseudo n’est pas un simple hasard et qu’il renvoit à l’univers tout à fait fascinant de ces romancières qui comme vous, mêlent allègrement douceur et violence, pureté et animalité, passion et ambiguïté des sentiments... Vos photos sont sublimes Brontë, et elles révèlent bien ces paradoxes qui vous habitent, je trouve... Je m’identifie très personnellement aussi à cette dualité et sans doute pas pour rien que l’ouvrage qui, jusqu’à présent , m’a marquée au fer rouge soit...Les Hauts de Hurlevent.

Cuir, notre chercheuse parlait de Poème de Lancôme et non de Trésor je crois... je ne sais pas si ça change quelquechose à votre analyse ...

En tous cas, vous parlez de tubéreuse et de gardénia... des effluves que l’admiratrice des soeurs Brontë que je suis, chérit par dessus d’autres ;)

Vous parlez aussi des Lutens... Il me semble que chez ce créateur, Une voix noire est un merveilleux gardénia ’sombre’ dont l’ambiguïté s’habille de rhum, d’encens, de tabac... connaissez-vous ce parfum, Brontë ?

A vous lire Brontë, il me semble qu’il vous faudrait trouver un parfum où des notes pures et florales se brouillent au contact de notes plus animales qui ne déflorent pas complètement votre fraicheur mais lui donnent la profondeur, l’authenticité et la sensualité qui constituent aussi votre signature identitaire.

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par CuirFélidé, le 30 mai 2014 à 22:41

Oulala oui en effet, merci Solance de me rectifier.
Navré Brontë, Trésor étant donc Poème, je me dois de vous demander d’omettre une partie de mes idées. Alors si ce dernier est trop mature, je ne sais pas si vous proposer des fleurs blanches est une bonne idée. Essayez quand même , leurs chairs peuvent créer un écho à votre univers, quant à moi je vous suggérerai autre chose pour pallier à cette erreur.

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par Brontë, le 16 novembre 2015 à 20:09

Solance, je vois que vous avez récemment acquis Carnal Flower, je voulais vous dire que moi aussi, et que "les notes pures et florales (qui) se brouillent au contact de notes plus animales", comme vous le disiez, sont exactement dans ce parfum. Je ne sais pas pourquoi, de tous les parfums que j’ai testé, c’est celui qui me reste. Définitivement.

Merci aussi à CuirFélidé Emeline, qui avaient vu aussi juste dès le début : ce dont j’avais besoin, avec recul, c’est, finalement, d’une sublime tubéreuse. Je n’en reviens pas que vous ayez pu cerner ça directement !

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